N'ayez pas peur de vos battre contre vos créanciers

Démarré par leregulateur, 21 Février 2016 à 19:07

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leregulateur


Bonsoir
Je viens poster un message d'espoir pour ceux qui sont pratiquement au bord du gouffre et qui ont peur de se battre contre les "plus forts", qui ont peur de faire valoir leurs droits.
J'étais passé sur le forum il y'a un environ trois ans, au moment ou j'ai déposé mon dossier de surendettement. Mes dettes avaient pour origine un accident du travail (non rémunéré comme tel) et un reclassement temporaire suite accident du travail. Bon j'avoue, à la base de la base, il y'a eu une petite folie des grandeurs. Mais normalement, j'aurais du m'en sortir, sans ce satané accident... Cela avait eu pour conséquence une forte baisse de ma rémunération et donc de mon pouvoir d'achat et de mes capacités de remboursement. Quelques jours après la recevabilité du dossier, un créancier s'est manifesté pour me réclamer une somme due malgré une prescription de la dette.
Quelques mois après, mon petit garçon est né, je me suis PACS. Et j'ai décidé de me battre pour elle, pour lui, pour nous.
J'ai commencé par demander des comptes à ma caisse d'assurance maladie et à mon employeur au sujet de la rémunération de mon accident du travail. La caisse l'avait reconnu comme tel, mais j'ai été un moment sans toucher ce que je devais toucher en matière d'indemnités compensatoires.

Dans un premier temps, on m'a péniblement versé des indemnités couvrant la durée de mon arrêt au sens propre. Ils ont estimé qu'à partir du moment où j'ai repris, je ne devais plus toucher d'indemnités et me contenter d'un salaire avec une moyenne de 650€ de perte par mois.

Dans un second temps, j'ai décidé de saisir la justice après les avoir mis en demeure. J'ai eu le courage de contacter un avocat, je ne donnerais pas ses coordonnées car je ne viens pas ici pour faire de la pub ni autre... Avec l'aide financière de mes parents j'ai pu financer les frais d'avocat mais je n'ai pas eu à aller jusqu'au bout de la procédure. Le risque de condamnation de mon employeur et de ma caisse était imminent. Durant une conciliation, il a été dit que l'élément déclencheur de ma situation c'était le manque à gagner du au non versement d'indemnités compensatoires. Je voulais réclamer des dommages et intérêts conséquents. Mon avocat était tenace et n'en démordait pas : il fallait que l'on me répare ce préjudice.

Trois jours après cette conciliation et contre toute attente, je reçois un (xxxxx éme) recommandé. Dans ce recommandé se trouvait une lettre me proposant 15000€ d'indemnités forfaitaires. Je me suis pincé. J'ai marché à quatre pattes. Je croyais rêver. Je me suis donné 3 jours pour réfléchir. J'ai appelé mon avocat qui m'a dit que je pouvais obtenir plus en justice. Mais j'ai souhaité être raisonnable.

J'ai accepté la somme contre la fin des poursuites au lieu d'attendre, d'aller plus loin encore en nourrissant une situation d'angoisse à la maison. Une angoisse ressentie par mon petit Milo qui avait alors 6 mois et des difficultés à dormir correctement. J'ai reçu et encaissé le chèque quelques jours après. Une grosse bouffée d'air. J'ai pu rembourser une partie de mes dettes et mettre un peu de côté; cette rentrée d'argent ne signifiait pas un changement de situation m'obligeant à rembourser en totalité mes créanciers. J'ai malgré tout demandé la renégociation de mes dettes. Après X lettres, X appels téléphoniques, X rendez vous, j'ai pu me mettre d'accord avec chacun des créanciers pour refaire un plan plus léger. Faut aussi dire qu'ils étaient bien contents d'avoir eu plus que prévu à un moment donné.

J'ai ensuite décidé de m'attaquer à mon second démon: ce créancier qui me demandait de l'argent alors que la dette était prescrite. Je me suis bien renseigné, ma concubine a carrément appelé une émission radio locale spécialisée dans les conseils aux victimes d'organismes en tout genre. Tout le monde était unanime, la dette était prescrite en l'absence de toute poursuite postérieure aux relances hors délai. J'ai cessé de rembourser ce créancier, j'ai prévenu la banque de France qui m'a tenu deux discours que je résume:
-On s'en fout, une fois que le dossier est accepté vous faites ce que vous voulez mais ne venez pas pleurer après. Et puis en plus vous avez déjà remboursé près de 70% de vos dettes alors bon, ne vous plaignez pas....
-Mais monsieur ne faites jamais ça! Ils vont vous lapider sur la place publique, vous traîner dans la boue, vous étrangler jusqu'à ce que le dernier centime soit sorti de vos poches.

L'assistante sociale censée m'aider tenait un peu le même discours, me disant d'accepter ma situation (accepter de me faire plumer par un organisme quoi)...
J'ai recontacté l'avocat. C'était au printemps 2014. Il a bondi sur l'affaire en me sortant des tonnes de textes et arguments pour faire annuler et rembourser cette dette. J'ai moi même payé les frais d'avocat cette fois ci. Dans le même temps ma concubine, qui avait un CDD de quelques mois, s'est trouvée au chômage du jour au lendemain car son employeur, un petit artisan pour qui elle était secrétaire, a fait faillite.

Automne 2014, verdict du premier jugement du créancier: dettes prescrites, merci de rembourser le monsieur sous 4 jours ouvrés sous peine de 150€ d'astreinte par jour de retard.
Ils ont fait appel.
Juin 2015, verdict du jugement en appel: dettes prescrites, merci de rembourser le monsieur très rapidement avec des dommages et intérêts équivalents à 40% de la somme ainsi que les frais engagés.......
Oups, le petit monsieur représentant l'organisme a bien failli tomber dans les vapes, et pas à cause des 40 à l'ombre affichés par le mercure. Ils n'ont pas osé faire appel. J'ai récupéré autour de 12000€. C'était comme dans un rêve, mais en réalité.


J'ai pu finir de rembourser mes autres créanciers et de payer mes arriérés d'impôts. Fin septembre 2015 c'était bouclé. Dé-fichage effectif fin octobre 2015. Avec encore un petit capital d'argent de côté. Je suis retourné voir l'assistante sociale qui m'a avoué avoir été un peu trop alarmiste quelques mois auparavant. Entre temps j'avais pu reprendre mon métier initial  et les responsabilités attenantes (en mai 2014) et retrouver un salaire comme auparavant. Aujourd'hui j'ai retrouvé un bon niveau de vie et la tranquillité. Je peux enfin dire qu'après la pluie, l'orage, la tornade, le beau temps revient. Ma concubine a retrouvé un emploi et a signé un CDI après 2 mois de CDD, elle est secrétaire comptable dans une PME à 5 kms de chez nous. Mon petit a commencé l'école en janvier dernier (2 ans et demi) et il est content. On emménage dans une nouvelle maison de location dans un autre petit village du pays des pierres dorées au premier Mars. Oui parce que bon, c'est bien joli tout ça mais pour le moment on a pas envie de souscrire à un prêt immobilier pour acheter une maison. On va attendre un peu, Milo sera grand frère dans 5 mois en plus.

Les plus grands ne sont pas toujours les plus forts. Il y'a toujours un moyen de faire valoir ses droits. Ce n'est pas parce qu'un organisme dit "payez tout de suite" qu'il est forcément en droit de le faire. Renseignez vous bien sur vos droits, notamment en ce qui concerne la forclusion. Nous ne sommes pas soumis aux lois de la finance et du capitalisme. Dans leur monde virtuel il y'a plein de crabes, de repris de justice, plein de manigances et les voyous c'est eux.

(Par contre faites toujours appel à un ou des professionnels pour évaluer votre situation et faire valoir vos droits le cas échéant)
Bon courage à ceux qui sont dans la galère, les jours meilleurs ne sont jamais loin.
Maxence. Quand j'étais petit, ma mère m'a dit que le bonheur était la clé de la vie. A l'école, on m'a demandé d'écrire ce que je voulais être plus tard, j'ai répondu "heureux". Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question, j'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie.

bisane

Beau parcours, ma foi ! bbbo bbbo bbbo

Je déplace votre fil dans une section plus appropriée.


il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

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