Bonjour à toutes et à tous,
Je suis nouveau ici et j'aurais besoin de vos lumières. Je suis dans une impasse totale. Mes dettes sont anciennes, mais elles gonflent de manière exponentielle et le stress me ronge et m'empêche de vivre.
Tout d'abord, je suis un homme de 46 ans (je ne sais pas si la précision est utile)
L'origine de mon endettement
L'histoire commence début 2008. J'ai créé ma SARL (un magasin à Paris). Pour le fonds de roulement, la banque m'a proposé un découvert autorisé pour la société en me demandant de me porter caution personnelle à hauteur de 10 000 €, ce que j'ai accepté.
Tout s'est enchaîné très vite. Je me mariais cet été-là (août 2008). J'ai donc contracté,
à titre personnel, un crédit conso de 18 000 € et un découvert autorisé de 4 000 €. Cet argent avait un double objectif : il a servi à financer notre petite cérémonie (toute simple, même pas 2000€) et l'équipement de base de notre premier logement, mais il devait
surtout me permettre de "faire le pont". En tant que gérant de ma SARL tout juste créée, je n'avais aucun salaire et ma femme était étudiante.
Ce crédit devait nous permettre de vivre les premiers mois, le temps que la boutique, je l'espérais, décolle.
Un crédit revolving de 2 000 € s'y est ajouté quelques mois plus tard, portant le total personnel à environ 24 000 €.
Mais la situation s'est très vite dégradée.
Dès 2009, tout s'est effondré : la société a été liquidée. N'ayant pas de droits au chômage en tant que gérant, je me suis retrouvé au RSA, incapable de rembourser quoi que ce soit (ni le perso, ni la caution).
Deux jugements et la "boule de neige"
J'ai donc deux jugements contre moi, conséquences directes de cet effondrement :
Le crédit conso (2010) : La banque (paribasienne) a obtenu un jugement.
La caution pro (2017) : Après une longue procédure, la banque pro (cr&dit du lion) a aussi obtenu ma condamnation.
Le vrai problème, ce sont les intérêts capitalisables qui ne se prescrivent jamais. Pour le crédit conso (24k€ au départ), un huissier m'a réclamé
45 000 € lors d'une tentative il y a quelque temps, faite dans le seul but d'interrompre la prescription décénale du jugement.
Quant au jugement au titre de la caution personnelle, j'ai fait une simulation et les 10K€ doivent avoisiner les
25 000 € aujourd'hui. Au total, je dois faire face à
70 000 €.
Ces montants me hantent jour et nuit. Une dame du service de recouvrement d'une célèbre boite de recouvrement a qui la banque a cédé le titre exécutoire m'a même expliqué leur stratégie au téléphone avec une franchise glaçante : ils n'essaient pas vraiment de saisir les comptes. Ils se contentent de faire
"une petite mesure d'exécution forcée", type saisie vente des meubles, qu'ils ne pratiquent pas, sachant que les meubles saisis n'auraient même pas la valeur suffisante pour payer les types qui les déplacent,juste avant la fin des 10 ans de prescription, juste pour que le jugement reste valable "indéfiniment".
Ils remettent le compteur à zéro, et la boule de neige des intérêts continue de grossir.
On me demandera sûrement pourquoi je n'ai pas déposé de dossier BDF plus tôt. Honnêtement, j'ai longtemps gardé la tête dans le sable. J'espérais toujours un "coup de chance", un retour à meilleure fortune qui me permettrait de m'en sortir.
Et surtout, je n'avais absolument pas conscience de ce piège. Je n'avais jamais compris le mécanisme des intérêts légaux "majorés" et "capitalisables". Pour moi, le jugement avait "figé" la dette. Je n'ai réalisé que très tard que cette stratégie pouvait faire quasiment doubler la dette tous les 10 ans, sans même que je reçoive un courrier.
Ma situation actuelle :
Aujourd'hui, je suis divorcé et je gagne le SMIC (1410 € nets). Mes charges fixes sont :
Loyer (en Île-de-France) : 800 €
Pension alimentaire : 110 €
EDF, téléphone, etc.
J'ai une petite voiture qui vaut 5 ou 6000€ qui me sert pour mon travail (horaires nocturnes, sans possibilité d'utiliser les transports en commun à ces heures) et pour chercher mes enfants
Un de mes deux enfants en garde partagée. Autant vous dire qu'il ne reste absolument rien à la fin du mois. Ma mère me dépanne de temps en temps.
Ma situation n'est pas "urgente" dans le sens où il n'y a pas de saisie, mais elle est sans espoir. Je suis pris au piège de ce cycle sans fin qui me détruit moralement. J'ai pu vérifier que la BDF prenait bien en compte les dettes de cautionnement professionnel (SARL), alors je me tourne vers vous : pensez-vous qu'un dossier BDF soit la bonne solution pour briser ça ? Cette stratégie de prolongation à l'infini me détruit moralement. J'ai l'impression d'être face à une montagne insurmontable que je ne pourrai jamais gravir.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout. De voir des personnes prêtes à donner de leur temps comme vous le faites ici, c'est ce qui redonne une lueur d'espoir quand on pense qu'il n'y en a plus. Merci à vous.
Bonjour !
Il semble en effet que vous ayez tout intérêt à déposer un dossier ! :P
Citation de: Zikomiko le Hier à 22:00m'a même expliqué leur stratégie au téléphone avec une franchise glaçante
... et un cynisme assumé !!! grrr grrr grrr
Ceci n'est cependant pas tout à fait exact :
Citation de: Zikomiko le Hier à 22:00ce sont les intérêts capitalisables qui ne se prescrivent jamais
Pour la dette pro, ils se prescrivent par 5 ans (délai "légal"), et pour les prêts à la consommation, par 2 ans.
titre exécutoire et prescription des intérêts / action tardive (https://forum-entraide-surendettement.fr/index.php?topic=22695.0)
recouvrement des titres exécutoires : prescription applicable aux intérêts (https://forum-entraide-surendettement.fr/index.php?topic=27028.0)