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procédure de surendettement / Commission de Surendettement => témoignages => Appel d'offres à témoigner => Discussion démarrée par: gaelledavid le 09 Février 2011 à 16:06:07

Titre: Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 09 Février 2011 à 16:06:07
Bonjour,
Je suis étudiante en Master de développement social, et je travaille actuellement sur le surendettement.
Je cherche à comprendre comment les personnes surendettées vivent cette épreuve et comment ils parviennent à s'en sortir.
Accepteriez-vous de rentrer en contact avec moi afin de témoignez de votre situation ?

Je vous remercie,

Bonne journée,

gaelle.david (@) yahoo.fr
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 09 Février 2011 à 16:47:22
Gaelle, il faudrait nous en dire un peu plus sur ce que vous attendez....

Parce que des témoignages, sur le forum, vous pouvez en lire tout plein !  ;)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 12 Février 2011 à 21:39:06
Je cherche à rencontrer des personnes ayant été touché par le surendettement ou étant actuellement en plan de redressement. Mon mémoire porte sur l'après-surendettement.

Savoir si ne plus être endetté rend la vie différente (pour le dire vite) et comment les surendettés vivent toutes leurs démarches pour se désendetter.

Merci !

Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 12 Février 2011 à 22:19:49
Alors, lisez quelques témoignages, et faites votre sélection !
Beaucoup ici ne lisent que leurs propres fils, voire en suivent quelques-uns en plus....
Et bien souvent, quand le dossier est lancé, et encore plus s'il est terminé, ils ne viennent plus. Il faudrait donc poster dans leur fil pour les interpeler.

Les plus courts sont à lire dans la section témoignages (https://forum-entraide-surendettement.fr/index.php?board=24.0).
Par ailleurs, de mémoire, ceux qui voient un peu le bout : Sourire, Zoé, Victoire, Lucipast, Typhaine...

Mais, si je puis me permettre, votre sujet reste trop vague !
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 12 Février 2011 à 23:51:58
Pour être plus complète, et plus pointue dans ma recherche, je cherche à montrer que même si on a l'habitude de dire "le surendettement ça peut arriver à tout le monde", il touche d'abord les classes populaires. Classe qui ne sort pas indemne du surendettement. Et qui, finalement, n'en sort jamais vraiment.

Je souhaite aussi montrer que le désendettement est une épreuve, que les surendettés doivent passer par des étapes qualifiantes (passif-actif-bonne foi-qui d'ailleurs n'ont que peu d'ancrage dans la réalité selon moi), et disqualifiantes (classes moyennes renvoyées à la classe en dessous...).

Ce que je souhaite au final, c'est montrer que si les politiques, ou les travailleurs sociaux traitant du surendettement, parlent souvent du remède de "l'éducation aux finances" comme prévention au surendettement, cela est tout bonnement inutile. Puisque les dettes de charges sont de plus en plus monnaie courante et que les dettes ne sont plus si élevées, c'est bien que les gens ne peuvent vivre de ce qu'on leur donne. Le surendettement serait alors bien un souci de manque d'argent à la base et non un souci de surplus de crédit...

Le surendettement est un problème social, non un problème économique.

Voilà, je ne sais pas si cela vous paraît plus clair, mais en tout cas, je vous remercie de vos conseils. J'ai déjà eu smiley par message me semble-t-il. j'espère pouvoir le rencontrer.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: l'indien le 13 Février 2011 à 01:17:42
Citation"l'éducation aux finances" comme prévention au surendettement, cela est tout bonnement inutile

C'est vrai, la raison est simple pour les choses du réel, seule l'expérience de l'échec est vraiment éducative. Mais il faut que la réaction soit rapide, et là l'éducation financière joue un rôle.

Pour le reste de votre démarche je ne peux pas vous suivre, c'est un point de vue trop fabriqué à l'avance. Vous devez plonger dans la réalité avant de faire une telle affirmation.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 13 Février 2011 à 07:59:21
Je ne sais pas si vous trouverez beaucoup de personnes prêtes à témoigner, mais au moins vous aura-t-on un peu aidée dans votre réflexion, et peut-être à la resserrer !

Il n'y a malheureusement pas d'études statistiques suffisamment précises pour établir des "profils" de surendettés.
Cependant, le dernier rapport de la Cour des Comptes (http://social.societal.free.fr/?p=794) sur le sujet établissait que la moyenne des encours pour un dossier était de 40 000 €
Je ne sais pas ce que vous "intégrez" dans vos "classes populaires", mais ce ne sont pas forcément des bénéficiaires du RSA qui se retrouvent surendettés !
Par ailleurs, de ce qu'on peut voir sur le forum (qui n'est certes pas un panel représentatif !), je dirais, à la louche, que ça touche majoritairement des foyers dont les revenus tournent autour de 3 000 €.
Et il en est qui sont bien au-dessus de cette "moyenne virtuelle"....

Là où vous avez peut-être raison dans votre analyse, mais en tirant la ficelle un peu plus loin, c'est que ce sont des situations où il serait difficile de ne pas avoir recours aux crédits pour acquérir des biens d'équipements ou un véhicule, et que leur capacité de remboursement ne leur permet pas de les obtenir au meilleur taux, d'où le recours fréquent au revolving.... et le lancement de la spirale infernale !

CitationLe surendettement est un problème social, non un problème économique.
On va plutôt dire un mélange des 2 !  ;)
Et que, en poussant le bouchon, nos gouvernants estiment que les français ne sont pas suffisamment endettés... sans vraiment tenir compte de la "qualité" de l'endettement !
Je caricature, hein ! Etre endetté par l'accumulation de revolvings (même si la loi a prévu quelques améliorations) c'est s'endetter à vie ! Alors que bénéficier de prêts à des taux raisonnables, destinés à des achats précis, peut en effet tout à la fois "entretenir" la consommation et l'économie, et apporter un meilleur confort personnel.

Il me semble que le problème est plus complexe que tel que vous le posez !  ;)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: MARRAINE02 le 13 Février 2011 à 09:47:59
13/02/11

Bonjour GAELLEDAVID,

Merci de faire une recherche sur le surendettement

SEULEMENT

La manière théorique dont vous abordez la question du surendettement est inexacte et peu compatible avec des témoignages de réalité douloureuse que vous pouvez trouver sur le forum

I. C est d abord un problème  " ECONOMIQUE " et " FINANCIER "
=  pour la personne qui se trouve en situation de surendettement

" DIRE QUE CE SONT PRINCIPALEMENT LES CLASSES POPULAIRES QUI SONT SURENDETTEES EST UNE ERREUR "

Et que dire des classes aisées surendettées qui se cachent et qui utilisent des manières peu orthodoxes pour faire face parce que c est encore "PLUS GRAVE ET PLUS HONTEUX DANS CES MILIEUX D ÊTRE SURENDETTE "


II. ENSUITE CELA DEVIENT " UN PROBLEME SOCIAL " POUR LA PERSONNE SURENDETTEE QUI VEUT S EN SORTIR : " SE DESENDETTER " :


II.1. Parce que elle est obligée d en parler au minimum = REJET SOCIAL


II.2. Parce que pour constituer  un dossier BDF elle a besoin de demander des papiers = d où jugement  = Voire 2ème REJET


II.3. La personne surendettée est obligée de faire des choix économiques et  financiers drastiques :

AVANT PENDANT ET APRES SON PLAN BDF :

II.3.1.- AVANT :
L entourage lui demande des explications, la juge, ne la comprend pas, refuse, ou la rejette (séparation voire divorce etc )

II.3.2.  PENDANT :

Les loisirs n étant plus possibles de la même manière les relations ne s entretiennent plus de la même manière et donc se distendent ou cessent d où solitude de la personne surendettée face à ses difficultés (succès de ce forum)

II.3.3. APRES : (je n y suis pas encore) :

La personne surendettée survit ou "REVIT ENFIN AUTREMENT " :

- MAIS

- a) " LE JUGEMENT SOCIAL " DE SON ENTOURAGE ET DE SES RELATIONS NE LUI PERMET PAS DE CREER DES LIENS POSITIFS ET HARMONIEUX EN RAPPORT AVEC SA SITUATION ET DONC D EXISTER SOCIALEMENT DIFFEREMMENT CAR LE JUGEMENT DES AUTRES EST......" quasi éternel "

- b) " Il n y a que " l intelligence du coeur " qui permette de comprendre et de cerner la question complexe du surendettement

Et VOUS est ce que vous l avez ?

- c)  La personne qui vous accompagne dans votre recherche pour vous permettre d appréhender le surendettement tel que vous le présentez n est pas  " AU FAIT DES CHOSES DU SURENDETTEMENT :
Attention de ne pas aller dans une impasse "

- d) Vu mon parcours et votre approche je ne témoignerais pas


Voilà ce que je voulais vous dire je ne sais pas si j ai pu vous aider


- e) " Si vous partiez de faits concrets et de témoignages pour en extraire une analyse approfondie et une synthèse " :

  < Il me semble que ce serait plus adapté
   mais bien sûr beaucoup plus difficile pour vous qui ne connaissez pas   
   apparemment le surendettement dans sa réalité >

Mais BRAVO de vouloir en faire une " recherche " :

- ALORS REUSSISSEZ LA !


BONNE JOURNEE

BON COURAGE

MARRAINE02







Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: sourire le 13 Février 2011 à 12:03:34
bonjour,

alors moi je fais partie des personnes qui sont sorties du surendettement

la situation de surendettement a démarré lorsque nous avions 24 ans , bien trop jeune pour penser au lendemain et a vrai dire on pensait que rien ne pouvait nous arriver, hélas mon mari a été gravement malade et la spirale a commencé on peut pas payer un pret on en prend un autre etc...

dépot au bout d'un an de galère quand j'ai reçu le courrier de la banque m'indiquant que le compte était plus que dans le rouge.

1 er plan , sans aucun souci sauf que la mensualité était assez grosse et mon homme n'a pas pu reprendre a temps complet donc redépot aussitot et là un souffle = moratoire de 18 mois!!!
mon troisième enfant rentrait juste a l'école a ce moment là donc j'ai été faire de l'intérim + cdd ce qui nous a aidé car on a mis tous mes salaires de coté , on vivait que sur celui de zhom et des allocations familiales; on s'est fait une belle tirelire qu'on a caché . c sur que c'est pas bien mais sinon on nous aurait tout mangé

donc redepot après moratoire et là tout est soldé en 4 ans au lieu de 10 , pour notre banque aucun souci on repart a zéro le compte est sain et il y a de l'épargne , pour dire mardi on va chercher notre nouvelle voiture

une vie est possible après le surendettement nous ca été un électrochoc  on pense qu'a l'avenir donc épargner
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: sourire le 13 Février 2011 à 12:05:48
si vous avez des questions je suis prete a y répondre , je n'ai aucune honte de mon parcours de surendettée
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: catsen le 13 Février 2011 à 14:27:56
Je voudrais ajouter aussi que bon nombre de surendettements trouvent leurs bases dans les accidents de la vie, dans un début de vie chaotique, pour pallier aussi à des difficultés psychologiques (dépressions, etc...)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: l'indien le 13 Février 2011 à 15:42:35
Bonjour Gaëlle

Vous avez le complément de la réponse que je ne voulais pas faire hier, je vous encourage à regarder les fils les uns après les autre sans choisir, vous aller comprendre toute la complexité de la réalité.

Je vais vous dire des choses qui vont vous vous choquer, et pourtant je le pense. En France pour un confort intellectuel on fait assez souvent un lien pauvreté / surendettement... cette façon de penser c'est une insulte aux pauvres, les pauvres ne font pas de dettes on ne leur prête pas d'argent, et globalement ils paient souvent des charges injustes y compris sur leur compte banque.

Il y a des surendettés au RSA mais c'est des accidents et pour des sommes qui n'ont rien à voir avec la moyenne des dossiers de surendettement.

Parlons « accident de la vie », c'est vrai qu'un accident de la vie enclenche une descente en enfer et donc les familles s'appauvrissent très rapidement... réfléchissons un peu toute personne qui a un accident de la vie ne sombre pas dans le surendettement. La plus part des militants de notre association ont eu des accidents de la vie graves. Ils sont tous debout et  capable de comprendre et d'aider ceux qui ont des soucis, pour des tas de raisons certain passe l'étape sans dégâts financiers, d'autre pas. Comprendre cela c'est respecter les autres.

MARRAINE02 à raison le problème est d'abord économique le problème social arrive après, souvent avec l'isolement social

Vous avez un excellent témoignage de sourire, « il y a une vie après le surendettement »

C'est vrai le Smig à 3000€ !!! un beau rêve, mais cela ne réglerait pas le problème du surendettement même au contraire.

Joël
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 14 Février 2011 à 12:24:20
Merci pour tous vos témoignages et vos critiques.

Juste à titre d'information, je suis du Nord et une des choses remarquables, c'est que nous sommes le département où il y a le plus de surendettés. Mais le département où nous avons le plus petit taux d'endettement.

Je suis en sociologie et malheureusement, nous devons partir avec des idées déjà claires histoire de ne pas tomber dans les clichés. J'ai beaucoup lu sur le sujet, beaucoup écouté.
Pour le moment, j'ai assisté à des audiences de tribunal (surtout PRP) et rencontré deux associations et assistantes sociales aidant des surendettés à monter des dossier.
Il apparait que les profils de surendettés se transforment. On parle d'abord de dettes de charge, donc des personnes qui, tout simplement ne peuvent payer leurs factures (avec la hausse de surendettés de l'énergie-gaz, eau, elec...). Les personnes retraitées arrivent elles aussi en masse.

Beaucoup de vous parlent d'accidents de la vie. Pour ma part, je parle de-la vie- tout simplement. Parce que le souci est bien que ça peut arriver à tout le monde. Mais encore une fois, c'est bien à des personnes fragilisées à la base que cela arrive. Et les "accidents de la vie" comme le travail, ou les accidents de travail sont des soucis sociaux au départ !

Je sais bien que le surendettement ne touche pas que les classes populaires (je me doutais que j'allais choquer en développant mon sujet). Mais je suis dans l'optique d'une étude sociale, portant sur le surendettement comme problème social. Et même si effectivement nombreuses sont les personnes qui sont touchées, les personnes à s'en sortir plus facilement sont celles dotées d'une éducation plus importante (dirons nous pour aller vite, mais en socio, on parle de capital social-culturel...).
Donc mon étude est sélective, j'en conviens, mais pour une bonne raison : je n'ai plus que 2 mois pour la faire. Ce qui n'en fera pas une recherche parfaite, loin de là, mais je compte quand même apporter ma pierre à l'édifice d'aide aux surendettés.

Et en lisant et rencontrant des surendettés, j'ai quand même modifié ma façon de voir les choses, je pensais, que le plan de surendettement était aussi stressant que l'avant dépôt. Mais il s'avère que ce n'est pas le cas. Qu'en pensez-vous ? On m'a même parlé de "paradis". Que connaître son calendrier de paiement et que l'arrêt du harcèlement des créanciers apportait une bouffé d'oxygène.

Pour finir, je vais très vite dans tout ce que j'écris, certains d'entre vous verront des jugements à l'emporte-pièce, la socio fait souvent cet effet-là, mais malheureusement je ne peux pas détailler tout ce que je voudrais. J'espère en tout cas que de nombreux étudiants chercheront à travailler sur le sujet, parce qu'il est intéressant !
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: pasenavant le 14 Février 2011 à 13:43:49
  Bonjour ,
vous dites que c'est un sujet intéressant , pour les gens extérieur du surendettement , mais quand vous étes dedans c'est certainement pas un sujet intéressant .... psychologiquement vous vous isolé , vous avez que le minimum pour vivre et encore pour ceux qui ont cette chance ...
Plus droit au simple plaisir de la vie , obligé de rendre des compte à la banque de france pendant des années ... même les criminelles sont mieux loti que les surendettés .

Aujourd'hui, en France, la deuxième chance n'existe pas pour les surendettés, et le seul argument pour justifier cela est que le « surendetté s'est mis dans cette situation, et qu'il faut rembourser ses dettes ». C'est un peu court ! N'y a-t-il donc aucun moyen de trouver des solutions humaines à ce problème ? Est-il normal de plonger des familles entières dans la précarité parce qu'elles se sont endettées ? Que gagne notre pays à laisser tant de foyers s'enfoncer dans la spirale de la pauvreté (on sanctionne des adultes, mais aussi des enfants dont l'avenir, et il est totalement malhonnête de prétendre le contraire, est directement corrélé à la situation matérielle des parents...) En France, il vaut mieux avoir tué ou volé que d'être tombé dans la spirale de la dette : au moins votre peine est limitée dans la durée, et la société veille à votre réinsertion... Je n'évoque même pas les « affaires » financières qui sont gentiment poussées sous le tapis pour les puissants de ce monde, quand d'autres subissent la sanction et la vindicte de petits cerveaux étriqués pour qui « s'endetter, c'est mal !   
Titre: Re : Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: luciole le 14 Février 2011 à 15:39:51
Citation de: gaelledavid le 12 Février 2011 à 23:51:58
Le surendettement est un problème social, non un problème économique.

Ouah! Bonjour Gaelle, je me permets... j'ai été un peu surprise par cette phrase. je comprends bien qu'un mémoire demande un fil conducteur et surtout une argumentation, mais l'argumentation ne devrait-elle pas être justement celle que vous énoncez (en étant si sûre de vous??). Le surendettement: problème social. problème économique? Ou les deux à la fois?

Le surendettement ne se résume pas, à mon sens, à un problème social mais touche aussi l'économique. Déjà parce que certains surendettés s'ignorent et ne font pas partie des stats de la BdF ( factures payées et loyer ou emprunt immo payé, ils se retrouvent avec 250e pour manger, et si la famille n'était pas là... gloups!! mais ils n'appartiennent pas aux stats des surendettés. Or la famille fait partie du domaine social et soutient économiquement).

D'autre part, ne vous laissez pas avoir par le fait que seules les "classes populaires" sont touchées. c'était peut-être plus vrai avant, il y a deux ans environ, mais même si ces classes sont plus représentées que d'autres, croyez bien que certains surendettés appartiennent aux "classes plus élevées" (d'ailleurs en parlant de classe en ce sens, on parle d'économie et non de social...) et payent des impôts même en étant en surendettement. Le mythe urbain ne dit-il pas, par ailleurs: on ne prête qu'aux riches?

Enfin, parler de paradis, gloups! Disons qu'entre la Bdf et les loups, il vaut mieux la première mais tout de même...

Vous dites d'autre part qu'il vous reste deux mois pour votre mémoire. En quelle année êtes-vous? La fac a-t-elle changé à ce point? Les mémoires se rendaient en juin voire même en septembre à mon époque... Nostalgie...  ;)

Bon, en relisant, vous cherchez des docs sur l'après-surendettement. n'oubliez pas une chose et je pense que nombre de forumeurs seront d'accord: la principale conséquence du surendettement et du désendettement: c'est qu'on devient économe (et non radin), qu'on devient écolo (en faisant du recyclage) et surtout, on appartient à la frange de la population qui ne gaspille pas. On devient non-consommateur (ou alors le moins possible). Et ça, n'est-ce pas dangereux pour une société qui consomme à outrance???
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 14 Février 2011 à 16:30:39
Bonjour luciole !
Votre dernière remarque est très intéressante, effectivement le surendettement fait changer les gens et c'est sur cela que je voulais d'abord orienter mon étude, savoir aussi pourquoi les gens redéposaient un dossier (je pensais que si un quart des dossiers reviennent c'est que, finalement, on ne sortait jamais vraiment du surendettement-mais les associations m'ont montré que ce n'était pas des redépôts comme je l'imaginais mais plutôt des moratoires et "accidents de la vie").

Mais je reste sur l'aspect social du surendettement. Après tout, je suis en socio, c'est mon boulot  ;)
Et quand j'ai déposé mon idée de sujet, la prof qui me suit avait peur de mon sujet parce qu'il était trop économique selon elle. Mais pas du tout ! J'ai même une amie qui a réussi à faire une thèse de sociologie sur le crédit ! C'est dire si la sociologie, la société, trouve son compte dans des univers qu'on ne croit que peuplé de chiffres.

La fac change : on commence en septembre et on finit mi-avril. Mais le rendu est pour début mai (si on veut passer la soutenance). Ça nous permet de chercher un stage pour la césure.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: catsen le 14 Février 2011 à 16:49:10
Avant le surendettement, on ne se rend pas compte qu'on ne peut pas tout avoir, tout prévoir

C'est facile il suffit juste de signer un bout de papier pour avoir rapidement, très rapidement, sans réfléchir, nous poser la question "en avons nous besoin et avons nous les moyens de payer s'il nous arrive un accident de la vie"

l'engrenage est rapide :

le frigo tombe en panne, c'est pas grave on va signer ce bout de papier, on paie sans problème
la machine à laver tombe en panne, c'est pas grave on resigne et on paie

et puis c'est enclenché

arrive un imprévu : chomage, maladie, enfant, séparation


et on ne fait plus face, la descente est rapide, très rapide

ça c'est le cas classique du surendettement

mais il y a le surendettement "compensatoire ou maladif" qui sert à oublier les malheurs, se donner une estime que l'on a pas eu, l'impression d'exister et celui là est à mon avis plus grave parce que la mise à jour du surendettement fait de nouveau perdre l'estime qu'on s'était fabriquée et endommage gravement l'image que l'on a de soi
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 14 Février 2011 à 18:18:54
@ Pasenavant... un peu excessifs, vos propos, même s'ils peuvent s'entendre !
La réinsertion de ceux qui sont passés par la case prison... passons !

Gaelle, je ne sais pas si on est "choqué" !
Mais vous donnez une précision importante, à savoir que vous êtes dans ch'nord !
Et sans doute que le paysage y est différent que dans d'autres régions !  Je répète mon regret d'absence de statistiques "précises"...

Citationles personnes à s'en sortir plus facilement sont celles dotées d'une éducation plus importante
D'un point de vue strictement matériel et immédiat, peut-être !
En profondeur... c'est loin d'être certain !
Parce que la marche à descendre est bien plus haute quand on a des bons revenus....

Deux exemples de par là-haut bien différents, bien contrastés, et dont les conséquences finales ne seront vraisemblablement pas du tout les mêmes, socialement parlant :
- 12 Février 2010 - la date ou tout changea (https://forum-entraide-surendettement.fr/index.php?topic=433.0)
- rens sur surendettement et proprietaire (https://forum-entraide-surendettement.fr/index.php?topic=3566.0)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: desespérée62 le 14 Février 2011 à 18:58:33
Bonjour
le mot "surendettement" fait peur, à nous d'abord les surendettés.
J'ai été un première fois surendettée : quand j'ai voulu divorcer d'un mari alcoolique, j'ai appris qu'il avait fait des crédits pour environ 30.000 € pour payer son alcool (eh oui :-\)

j'ai continué à travailler et élever mes trois enfants du mieux que j'ai pu, en payant les dettes.
Ma famille, mes enfants étaient au courant. Super facile, c'était pas ma faute.

Les problèmes d'argent sont devenus (bien qu'ils se réglaient au fur et à mesure) une obsession.
je tenais un cahier de compte au jour le jour.

Et me revoilà, des années plus tard, avec un nouveau dossier de surendettement. Pas de nouveau mari alcoolique, mais un chômage, un déménagement, un courtier peu scrupuleux.
Nous avions des problèmes, mais mon second mari ne voulait pas m'en parler, étant donné que j'avais une crise d'angoisse dès que l'on prononçait les mots "comptes bancaires" "crédit" etc...

SVP, ne mettez  pas les personnes surendettées dans des cases.

"les personnes à s'en sortir plus facilement sont celles dotées d'une éducation plus importante", je ne pense pas. J'ai un bac + 2, mon mari également.
il est sûr que nous savons peut être rédiger une lettre, faire des recherches sur internet, mais le mal est fait.
Heureusement qu'il existe des gens comme sur ce forum, qui lisent, conseillent et surtout ne jugent pas.

Bon courage pour vos recherches.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: ombrelle69 le 14 Février 2011 à 20:06:15
CitationJe suis en sociologie et malheureusement, nous devons partir avec des idées déjà claires histoire de ne pas tomber dans les clichés.
Je suis surprise par cette démarche.
Je ne pense pas que vous rencontrerez des "clichés" dans les témoignages du forum mais le fait de partir "avec des idées déjà claires" me surprend fortement et me semble très contradictoire.  :-\ Avoir des idées claires sur votre mission, votre but et vos objectifs, OUI, sur ce qu'est la réalité, NON... Ce n'est pas possible malgré quelques lectures.

Je ne pouvais pas ne pas réagir à cette phrase.

Mon petit témoignage de surendettée en compensation. Depuis des accidents de la vie à répétition (non, à ce point là, ce n'est pas la vie) j'ai bien vu que ma situation était très fragile et ne pourrait tenir. J'ai déposé un dossier de surendettement irrecevable pour "surendettement non manifeste", il y a deux ans. A présent cela va encore plus mal et je vais déposer un nouveau dossier de surendettement qui, je l'espère sera recevable. Pourquoi, quand les gens font cette démarche difficile, leur refuser la procédure parce qu'ils n'ont pas encore 40 crédits ni les huissiers chez eux ????

J'ai une formation de niveau I, je pense que je gagnais un salaire correct dans un emploi intellectuel, mais devant la situation de surendettement, je pense que je suis tout aussi démunie que quelqu'un avec un niveau de formation inférieur. Quelques avantages, l'écriture, l'expression orale (ça ne sert pas à grand chose), la capacité à rechercher de l'information (mais l'exploiter correctement en est une autre). Le surendettement est une enclave dans notre société qui ira croissante : tout est fait pour. La situation de surendetté demande des connaissances très spécifiques que la plupart d'entre nous n'ont pas, quel que soit leur niveau d'études... On progresse grâce au forum, aux animateurs, aux expériences des autres.
On progresse en compréhension de cette aventure, mais surtout, on progresse socialement et solidairement.

Bonne réussite dans vos études.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: l'indien le 14 Février 2011 à 22:30:57
CitationIl apparait que les profils de surendettés se transforment. On parle d'abord de dettes de charge

Faites une lecture assidue des fils de discussion, et vous comprendrez, combien ce que vous dites est faux.
Titre: Re : Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 14 Février 2011 à 22:36:24
Citation de: joel29 le 14 Février 2011 à 22:30:57
CitationIl apparait que les profils de surendettés se transforment. On parle d'abord de dettes de charge

Faites une lecture assidue des fils de discussion, et vous comprendrez, combien ce que vous dites est faux.
Pas forcément dans ch'nord et le contexte actuel, Joël !  ;)
Mais cela introduit un biais... ou alors il vous faut vous concentrer sur une étude du surendettement dans cette région !

C'est pour cela que je vous ai donné des exemples "de là haut" !
En choisissant 2 extrêmes.
Mais il y en a plein d'autres....  ;)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: MARRAINE02 le 14 Février 2011 à 23:36:49
14/02/11

Bonsoir à TOUS,

Bonsoir GAELLEDAVID,

Malgré ce que plusieurs d entre nous vous disent vous venez sur le forum chercher des cas de surendettés qui rentrent dans vos cases ou vos affirmations
CELA N EST PAS UNE DEMARCHE DE RECHERCHE SUR LES SURENDETTES MAIS FAIRE DES MOTS FLECHES SOCIOLOGIQUES

J AI UNE FORMATION UNIVERSITAIRE ET PROFESSIONNELLE DE NIVEAU I
Je vous ai esquissé rapidement une forme de réflexion avec un plan pour vous permettre de traiter le sujet comme une vraie recherche

J ai des revenus qui devraient ma permettre de vivre correctement depuis que je suis en retraite et parce que pendant 10 ans  suite à un accident de la vie j ai eu peu de revenus ou des fiches de paie négatives et quand j ai de nouveau eu un salaire régulier à 62 ANS  SUITE 0 UNE FORMATION PROFESSIONNELLE REUSSIE les huissiers sont venus en trois semaines ce qui m a noyée pendant ILS NE SE SONT PAS MANIFESTES CAR ILS SAVAIENT QUE JE N AVAIS AUCUN MOYEN FINANCIER J ai survécu gràce à ma famille et des amis mais qu un jour j ai dû remboursé et comme un jour je n y arrivais plus et que ma banque jaune ne faisait de prêts à personne à l époque je me suis adressée aus organismes de crédit ce qui m a achevé aujourd hui étant en cumul emploi retraite je peux avoir un plan BDF où je peux rembourser mes dettes je me suis bagarrée avec la BDF pour qu elle mette mes dettes privées dans le plan

Dans mes études professionnelles ET MES FORMATIONS PERMANENTES J AI FAIT BEAUCOUP DE SOCIOLOGIE et lorsque vous dites que parce que vous faites une recherche sociologique  vous ne pouvez pas aborder le point de vue économique  mais seulement social vous faites une erreur

Mais vous avez le droit de faire cette erreur de point de vue c est votre recherche pas la notre dans la mesure où vous ne nous entendez pas

D AUTE PART DIRE QUE LES GENS QUI ONT DE L EDUCATION OU DE LA CULTURE s en sortent mieux que les autres je vais vous dire "COMBIEN DE FOIS J AI APPRECIE SUR LE FORUM LES REPONSES PRATIQUES ET DE BON SENS DE GENS SURENDETTES QUI SONT COMME VOUS DITES DE CULTURE OU DE CLASSES POPULAIRES CAR LEUR BON SENS NATUREL EST UN ATOUT

Il est complètement inexact que les personnes plus cultivées se sortent mieux du surendettement que les autes car il y a des paramètres financiers économiques psychologiques et personnels dans chaque situation de surendetté qui s entrecroisent et s influencent selon la situation et qui ont bien plus d impact sur la réussite pratique du plan que la culture

EX si je gagnais moins j aurais droit à une aide juridictionnelle et j aurais pu prendre un avocat

Je ne peux pas me le payer et heureusement que j ai eu le forum et mon employeur

J ai souvent observé que les sociologues ont leurs idées leurs cases et n en démordent pas

Je comprends que vouliez rentrer dans les cases de votre référent de thèse  pour avoir votre diplôme et vous vous y êtes prise tard pour venir sur le forum pour votre thèse

donc si c est par choix que vous abordez le surendettement que par le coté social votre thèse marche sur une jambe car le premier aspect es t d abord essentiellement économique et de ce fait devient ensuite social mais seulement après c est la 2ème jambe l écoomique et financier étant la première jambe

A vous de voir si vous voulez boitée

Ceci étant dit vous êtes libres de vos choix et je vous souhaite de réussir votre thèse et d en sortir plus ouverte sur le surendettement qu aujourd hui

BONNE NUIT

BON COURAGE

MARRAINE02



Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: gaelledavid le 14 Février 2011 à 23:49:58
@ Joel 59, je n'invente rien. Les associations (cresus, bartholome masurel, secours pop...) et les CCAS et assistantes sociales notent une montée de l'endettement sans même avoir énormément de crédit (voir aucun). J'ai vu des cas de PRP sans crédit, juste avec des retard de loyer, et même, comble du comble avec juste une facture d'électricité (une petite dame de 74 ans).
On arrive à des cas gravissimes, où c'est le surendettement, qui met en lumière les problèmes sociaux.

Je suis d'accord avec les deux témoignages portant sur le niveau d'études. Effectivement tout le monde est dans le même bateau face au surendettement, et c'est aussi pour cela que je suis assez peu favorable à la solution de "éduquer aux finances". Parce que ce qu'ont l'habitude de dire les boîtes de crédit, c'est "il faut éduquer les pauvres, il arrêteront de faire des crédits". Or, le souci encore une fois, c'est bien un manque d'argent au départ, ou une aspiration à consommer plus (comme le demandent les gouvernements-tout en disant que le crédit c'est mal mais en même temps c'est bien-mais mal-mais bien... enfin vous connaissez tous cette schizophrénie actuelle).

Je le reconnais, c'est un sujet difficile, qui renvoie finalement à une épreuve où souvent, on se retrouve totalement démuni.
L'argent est encore un sujet tabou, et dans mes entretiens, je ressens cette difficulté à parler de difficultés financières. Parce que souvent, savoir gérer un budget, comprendre les méandres des banques, sont renvoyés à des capacités d'adulte, et j'ai pu voir que les jex, souvent infantilisent les surendettés "vous avez  bien compris madame ?", "vous ne ferez plus la même erreur ?", "pourquoi vous faites ça, il ne faut pas".....
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 15 Février 2011 à 07:24:42
Vous confirmez ce que j'ai dit plus haut : en faisant votre étude dans ch'Nord, vous n'allez pas faire une thèse sur LE surendettement, mais sur lle surendettement dans le Nord....

Et vous introduisez un autre biais !
Citationet même, comble du comble avec juste une facture d'électricité (une petite dame de 74 ans).
Car cela ne devrait pas relever d'une procédure de surendettement, mais bien d'aides sociales !
Lesquelles n'ont plus les moyens de faire face, pour différentes raisons dont j'espère que vous les analyserez aussi !  ;)
Les quelles sont bien sûr en partie les conséquences de la crise, mais aussi de choix politiques assumés.
Cela dépasse largement la seule question du surendettement !
Et si la procédure est dévoyée de la sorte, il est à craindre en effet que les re-dépôts ne se multiplient !  :P
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: l'indien le 15 Février 2011 à 10:47:43
CitationJoel 59, je n'invente rien

Je suis d'accord vous n'inventez rien, et c'est d'ailleurs une bonne chose que ces personnes bénéficient de la loi du surendettement pour effacer les dettes courantes. Le loyer étant un poste à part, avec l'APL ce n'est pas normal que l'on trouve des grosses dettes de loyer.

Parce que les gens que vous rencontrez, c'est la seule chose qui veulent voir, pour eux les autres surendettés n'existe pas.... dans le nord comme ailleurs. Regardez bien les fils de discussion vous allez trouver des AS des  Conseillère en gestion familiale qui sont surendettés, je ne les juge pas c'est comme les autres elles (ils) se sont trompés dans la gestion. Vous allez trouver toute les professions.

Le problème de fond est là, c'est dur de constater qu'avec bac + X on devient surendettés comme les autres, c'est tellement plus facile de se pencher avec condescendance sur les pauvres.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: bisane le 15 Février 2011 à 11:02:15
CitationLe loyer étant un poste à part, avec l'APL ce n'est pas normal que l'on trouve des grosses dettes de loyer.
... et le FSL....

Mais c'est toute l'hypocrisie du système !  >:(


Gaelle, c'est peut-être totalement irréaliste, mais on ne sait jamis !
Demandez à la BDF, qui doit normalement désormais publier des statistiques (on peut donc supposer qu'ils se sont organisés pour....) le profil socio-économique des dossiers déposés, par exemple en Décembre ou Janvier.
Au moins partirez-vous d'une réalité réelle....  ;)
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: luciole le 17 Février 2011 à 14:50:42
Gaelle,

Je peux encore blablater sur la socio mais nous perdrions notre temps. Finalement, pour un mémoire, tant qu'on a son fil conducteur et son argumentation, ça marche et on en sort généralement avec une mention TB.

C'est juste que je trouve le sujet réducteur, et au final, vous aurez un mémoire qui ressemble aux reportages (cf la rubrique du forum sur le sujet) que certains journalistes veulent faire avaler au grand public ou un rapport BdF (avec en plus qqs exemples concrets de surendettés comme vous en avez cités plus haut) : le surendettement, c'est pour les pauvres et/ou les classes pops. Bien sûr, cette idée se défend et surtout elle rassure: tant qu'on est intelligent et pas pauvres, le surendettement ne nous concerne pas... Oui, c'est évident que je fais dans l'humour noir! Je ne pense pas un traître mot de ce que je viens d'écrire.

Mais au résultat, qu'aurez vous dans votre mémoire?

Les raisons du surendettement: une situation délicate dès le départ (divorce, maman se retrouvant seule avec ses enfants, revenu minimum et perte d'emploi, décès) . Voici les accidents de la vie que reconnait la banque de France (il en est d'autres, croyez moi, qui en sont mais que seul le JEX considère comme tel). Parce qu'entre nous, un divorce, est-ce un accident de la vie? je me pose la question. La crise n'a fait qu'accélérer des situations délicates dès le départ.

Rajoutons une petite sauce socio (je ne me moque pas, j'en ai fais...): ces pauvres gens n'ont pas de réseau social (orphelin, famille très pauvre, rupture familiale...etc), gagnent moins que le rmi, etc...

Le désendettement (enfin, sa conclusion)? ---) difficile sans réseau, sans diplôme et sans boulot... On peut même aller jusqu'à "je comprends les surendettés qui se suicident". Et avec la crise qui continue...

Bien entendu, ce n'est qu'un avis et les réponses que vous fournissez me donnent à penser que vous faites la part des choses avec l'humour.

ceci dit, la banque de France publie des études sociologiques sur les surendettés (normal, elle dispose de tout: nom, prénom, adresse, métier, nombre d'enfants, etc...
http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/bulletin/etu175_6.pdf  (tout est écrit dedans).

Je suis persuadée que vous pouvez demander les stats réactualisées pour votre mémoire ou obtenir le bulletin de février 2011!! Ensuite, y'a plus qu'à!  ;)

Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: riqual1 le 17 Février 2011 à 15:46:46
Houlala une levée de boucliers que vos propos ont soulevé là gaelledavid.
N'y voyez, à mon sens, aucune agressivité, juste un réflexe d'auto-défense des sur-endettés que nous sommes.

Deux choses, et je pense que les réponses vous auront convaincue,

1) le sur-endettement ne touche pas que la couche des bas-revenus. J'en suis un exemple, ayant gagné ma vie plus que confortablement avec un salaire très au dessus de la moyenne, c'est peut être là que s'est situé le problème. Un bon salaire pousse aux dépenses jusqu'à acheter ou convoiter toujours plus et toujours plus cher, sauf que malheureusement rien n'est extensible. Ensuite ? On prend des habitudes, des mauvaises habitudes jusqu'à ce que le salaire ne suive plus, mais que les dépenses excessives restent. Psychologiquement, on a du mal à admettre de devoir se priver de quelque chose qu'on utilise depuis toujours ou presque. On ne parvient pas à se passer du superflu. Alors on se dit "Bah, ça ira mieux", mais ça va de pire en pire. Comme certains vous ont dit, effectivement les gens au bas salaire font plus attention, habitués qu'ils sont à se satisfaire du minimum, ce qui est par ailleurs injuste. Mais dans notre société de consommation actuelle où les organismes de crédit poussent à consommer du crédit, avec les facilités d'ouverture d'une réserve ("Non, ne vous inquiétez pas, vous ne payez que si vous ponctionnez de l'argent, c'est juste une réserve au cas où..." Nous, nous savons !! C'est un engrenage). Et il y a LA fracture familiale, l'accident qui vient encore aggraver la situation.

2) La deuxième chose est que vous devez prendre en compte notre situation psychologique lorsque nous devons admettre que nous sommes en situation de sur-endettement. Comprenez bien que c'est la honte qui nous étreint, et ce n'est certes pas un vain mot, c'est la pure vérité, la triste réalité. A tel point que nous avons tous une pudeur certaine à dévoiler ce pan peu glorieux. Un peu comme une personne qui est incapable de savoir gérer sa vie. Ne minimisez surtout pas cette donnée, car elle résume bien les raisons pour lesquelles nous sommes toujours réticents à nous exposer auprès des autres, je veux dire "ceux qui ne sont pas dans notre cas" (et grand bien leur fasse pour qu'ils s'en préservent), comme vous je l'espère. Il est si facile de critiquer, donc rien d'étonnant à ce que nous soyons très réticents.

Nous ne sommes pas des objets d'étude sociologique, mais bien des gens dans la détresse, victimes tout autant qu'acteurs de notre propre inconséquence. Et nous traînons ça comme un boulet. Il nous faut longtemps avant de surmonter cela. Alors ne prenez pas mal les réactions des uns et des autres d'entre nous, mais surtout abandonnez votre vision des cobayes de laboratoire sociologique que nous sommes pour une vision plus sociale de notre détresse.

Vous cherchez des témoins-acteurs ? Vous n'en trouverez pas si facilement. Notre thérapie ici est de parler de NOTRE problème avec des gens qui ont aussi le problème et nous parlons le même langage, nous vivons les mêmes galères, les mêmes angoisses et avons vécu les même peurs. Ici, pas de jugement, pas de bl'me, au contraire : compréhension et aide. Et ça, malgré tout le zèle ou le cœur que vous voudriez y mettre, vous ne pouvez le comprendre ou du moins l'appréhender dans toute sa hideuse vérité.

Comment vivons nous l'après sur-endettement ?
J'ai la chance, le bonheur, le plaisir comme certains autres ici d'être dans cette situation désormais, et si vous pensez que, à l'instar de certains drogués, fumeurs ou alcooliques, nous allons re-sombrer dans les mêmes travers des dépenses inconsidérées, je pense sincèrement que vous faites fausse route.
Le sur-endettement est une épreuve longue, difficile, humiliante, frustrante et on n'en sort pas intact, mais au moins elle vous donne une leçon et apprentissage sur le long, très long terme.
J'ignore si de mon côté je pourrais en parler. J'en ai parlé ici, j'en parle encore... mais ici, entre nous.  Cependant à "l'extérieur" je ne sais pas ou alors anonymement, totalement anonymement non pas pour faire le fanfaron, mais pour dire aux gens : "Faites attention, ne faites pas la même erreur que moi car vous n'en sortirez pas indemne".

Je voyais aussi parler de l'éducation "préventive".
Foutaise ! Tout le monde le sait ça n'arrive toujours qu'aux autres...

Nous aussi nous savions compter, enfin nous le croyions à une époque jusqu'au jour où votre banquier vous appelle un samedi matin pour vous annoncer qu'il bloque votre compte à découvert depuis trop longtemps, que votre carte bancaire est bloquée, tout comme votre chéquier, que vous ne pouvez pas payer votre caddy plein à la caisse alors que devant une queue de clients impatients, vous devez laisser votre charriot sous leur regard réprobateur et surtout, forts de leur jugement, et enfin que, de retour chez vous, les 3 ou 4 euros qui vous restent en monnaie ne viendront pas remplir le réfrigérateur vide que vous espériez remplir de retour des courses pour le weekend.

Témoigner ? Voilà qui est fait de mon coté, c'est évidemment du vécu, une expérience douloureuse gravée au fond de ma mémoire comme le jour le plus noir de toute ma vie.

Un témoignage vous dites ?
Maintenant que j'ai fini, peut être mais sous conditions et encore sans aucune certitude, car malheureusement, pour fort intéressante que puisse être votre thèse, où atterrira-t-elle ? Au fond d'une armoire oubliée de la fac, tout comme celle que j'ai faite en son temps, dont personne n'a jamais entendu parler bien évidemment. Ah ! Si seulement elle servait de base pour quelque chose de plus concret... Mais vous touchez là une corde très sensible, liée à notre intimité dans ce qu'elle a de plus difficile à dévoiler : notre culpabilité de n'avoir pas su compter et protéger notre famille.

Mais les causes du sur-endettement sont tellement nombreuses qu'en tirer des conclusions serait illusoire, alors en faire l'objet d'une étude...

Bon courage quand même et sauf à ce que vous soyez plus précise, alors peut être, selon les conditions, pourrai-je vous rendre témoignage, mais ce n'est pas acquis, loin de là.
Titre: Re : Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique
Posté par: catsen le 17 Février 2011 à 15:51:32
Citationle surendettement, c'est pour les pauvres et/ou les classes pops. Bien sûr, cette idée se défend et surtout elle rassure: tant qu'on est intelligent et pas pauvres, le surendettement ne nous concerne pas...

et le pire c'est que certains JEX se servent de ça pour déclarer irrecevable des dossiers >:(