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surendettement aggravé par le jeu - mon histoire

Démarré par zorah0412, 19 Mai 2011 à 20:41:12

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zorah0412

Bonjour à tous,
Il est très difficile de témoigner sur ce sujet. Quand on lit les histoires terribles de surendettement liées à des problèmes de chômage, de divorce, de décès, ect...on se sent illégitimes à demander de l'aide si on en est arrivé là à cause du jeu ou d'achats compulsifs. Je me lance quand même, en espérant que mon expérience pourra peut être aider quelqu'un. Ce témoignage reprend largement ma lettre que j'ai jointe à mon dossier BDF qui a été déclaré recevable le 23 février dernier.
J'ai vécu 8 ans Londres où j'ai fait mes études. A mon retour, j'ai logé chez mes parents avec mon fils, que j'élève seule. En mars 1999, j'ai obtenu un logement HLM. Des meubles et des appareils électroménagers m'ont été prêtés pour pouvoir emménager. Malgré mes diplômes, j'ai eu du mal à trouver un emploi. Pendant près de deux ans, j'ai donc vécu sur le RMI, complété de quelques cours d'anglais. J'ai trouvé un travail fin 2000 en tant qu'attachée de direction.
1- les premiers crédits
Ayant vécu de façon assez spartiate jusqu'à cette date, j'ai fait un crédit à la consommation début 2001 pour me meubler puis un crédit auto en 2002 pour acheter une voiture. Ces crédits ont été remboursés en totalité. Mon revenu était à l'époque de 1450 euros par mois + l'allocation de soutien familial d'un peu plus de 80 euros.

2- Autres dépenses
En 2002, J'ai également souscrit deux réserves d'argent (MEDIATINUS et SOFINONO), pour faire face à des soins dentaires onéreux: Deux dents sur pivots et une couronne (bas) puis, quelques mois plus tard, un appareil dentaire (haut).Tous les ans, j'avais la possibilité d'augmenter le montant de ces réserves. Je les ai acceptées pour améliorer le quotidien (par exemple, cours de piano et de badminton pour mon fils).
En 2005, un accident a détruit ma voiture. Le remboursement de l'assurance ne pouvant couvrir l'achat d'un nouveau véhicule, j'ai souscrit un nouveau prêt auto. Les remboursements égalaient alors près de la moitié de mon salaire.
L'année suivante, j'ai développé une addiction au jeu sur internet. J'ai commencé par jouer des sommes relativement raisonnables puis des montants de plus en plus considérables égalant presque mon salaire, jusqu'à ne plus pouvoir assurer les dépenses courantes ni les mensualités des crédits souscrits.
Mon fils porte également des appareils d'orthodontie depuis 2008 dont les frais s'élèvent à 580 par semestre, remboursés en totalité mais qu'il faut pouvoir avancer, surtout pour la partie complémentaire.

3- la souscription de nouveaux crédits pour rembourser les précédents et pouvoir payer les dépenses courantes.
A partir de 2005/2006, j'ai souscrit de plus en plus crédits, essentiellement pour rembourser les mensualités des autres organismes et assurer les charges courantes. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas d'impayés en ce qui concerne mes charges courantes mensuelles mais un nombre très élevé de crédits divers.
Étranglée par les remboursements, j'ai fait une première dépression en janvier 2010. Mon fils fait de brillantes études et a toujours reçu les félicitations du conseil de classe tous les trimestres depuis son année de 6ème. Son ambition est de faire de longues études. Je me suis rendue compte que j'avais hypothéqué mon avenir mais surtout le sien.    
En novembre 2010, à l'arrivée des premiers rejets de prélèvements, je me suis sentie prise au piège.
Je suis à nouveau entrée dans une grave de dépression qui s'est soldée par une tentative de suicide. J'ai passé 15 jours au CHS d'Allonnes où j'ai été prise en charge par une équipe pluridisciplinaire formidable parmi laquelle une assistance sociale m'a expliquée que malgré le nombre de mes crédits en cours (23), je pouvais saisir la commission de surendettement.
A ma sortie de l'hôpital, j'ai vraiment pris les choses en main. J'ai tapé à toutes les portes. Quand la recevabilité a été prononcée, j'ai entrevu pour la première fois depuis plusieurs années, un espoir de sortir de ces 11 années d'endettement et rembourser mes créanciers. Je suis depuis suivie par un psychiatre qui m'aide à surmonter mes problèmes. Entre temps, j'ai subi un véritable harcèlement de certains créanciers. J'ai d'ailleurs porté plainte seule, sans conseil juridique, auprès du TGI contre l'affreux bonhomme vert qui m'appelait chez moi et au travail. ça l'a stoppé net. J'ai même écrit à Christine Largarde, au médiateur de l'Association des banques Française pour expliquer que certaines pratiques étaient contraires à leur charte. Ma banque a continué à me débiter des frais bancaires et laissait passer tous les prélèvements qui se présentaient après la recevabilité de mon dossier. Après maintes lettres recommandées et menaces de les trainer devant le TGI pour non respect de la loi Lagarde, je viens d'être remboursée de la totalité des frais!
2 créanciers ont fait recours et l'audience est prévue le 31 mai prochain. J'appréhende et j'ai confiance en même temps.
je ne comprends plus aujourd'hui pourquoi je me suis mise dans une situation pareille, ma TS me semble absurde. Moi qui ai l'ché prise à un moment, je me bats aujourd'hui bec et ongles pour redresser ma situation.
Le jeu est considéré comme une maladie addictive. L'INSERM l'a d'ailleurs déclaré "enjeu de santé public" en 2008. (j'ai d'autres infos pour ceux qui pourraient en avoir besoin et je suis prête à partager mes expériences, courriers, argumentaires...)
Bon, j'ai été assez longue comme ça....
COURAGE!...et merci à hermeline et bisane de m'avoir encouragée à témoigner malgré la honte qui me ronge encore
mieux vaut être optimiste et se tromper que pessimiste et d'avoir raison!

mamanrom

merci à vous pour cette belle leçon de courage  :-*

zorah0412

merci beaucoup! très touchée par votre encouragement!
mieux vaut être optimiste et se tromper que pessimiste et d'avoir raison!

bisane

Merci, Zohra, d'avoir répondu à mon invitation;)
Je déplace cependant votre fil, qui me semble être un véritable témoignage, et pas seulement un résumé !  :P

Je mets la date de l'audience au calendrier, mais peut-être serait-il utile que vous créiez un fil dédié...
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

alcyone

Merci pour votre temoignage. Vous pouvez être fière de vos démarches pour vous en sortir  ;)
Et je croise déjà les doigts pour le 31  ;)

bisane

Citationje croise déjà les doigts pour le 31
Tu vas chopper des crampes !  :P
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

zorah0412

merci à tous. oui Bisane, je vais créer un fil sans problème. Je me familiarise petit à petit avec ce forum donc je suis parfois un peu lente...Je vais bien sûr vous tenir au courant de ce qui se passe le 31. Je vous ferai aussi part de l'argumentaire de mon avocat, qui pourra peut être aider quelqu'un.
Je croise aussi les doigts pour vous tous!! MERCI, MERCI!
mieux vaut être optimiste et se tromper que pessimiste et d'avoir raison!

Smilysoul

L'espérance est un risque à courir.
Georges Bernanos

catsen

Ben en tous les cas Bravo de vous défendre sans rien laisser passer, vous allez pouvoir encourager les gens à se défendre!!!

C'est difficile et fatiguant de se battre mais vous prouvez qu'on peut y arriver bbbo bbbo
Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée

zorah0412

merci beaucoup pour vos encouragements. ce forum m'apporte un support psychologique énorme. Oui, je me bats. je suis tombé très bas et remontée relativement vite mais mais comme beaucoup d'entre vous, j'ai passé des jours entiers téléphone portable fermé, fixe débranché. J'ai été harcelée à mon travail par le bonhomme vert. J'ai répondu à des appels qui m'ont laissée en pleurs. Le mot de passe c'est : TENIR BON et se dire qu'on s'en sortira.
Je vous encourage tous à vous défendre quelque soit les difficultés car nous vivons les mêmes horreurs, quelque soit le motif de notre endettement. Nous sommes humains donc faillibles.
mieux vaut être optimiste et se tromper que pessimiste et d'avoir raison!

bisane

il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...