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Témoignages dans le cadre d'une recherche sociologique

Démarré par gaelledavid, 09 Février 2011 à 16:06:07

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gaelledavid

Bonjour luciole !
Votre dernière remarque est très intéressante, effectivement le surendettement fait changer les gens et c'est sur cela que je voulais d'abord orienter mon étude, savoir aussi pourquoi les gens redéposaient un dossier (je pensais que si un quart des dossiers reviennent c'est que, finalement, on ne sortait jamais vraiment du surendettement-mais les associations m'ont montré que ce n'était pas des redépôts comme je l'imaginais mais plutôt des moratoires et "accidents de la vie").

Mais je reste sur l'aspect social du surendettement. Après tout, je suis en socio, c'est mon boulot  ;)
Et quand j'ai déposé mon idée de sujet, la prof qui me suit avait peur de mon sujet parce qu'il était trop économique selon elle. Mais pas du tout ! J'ai même une amie qui a réussi à faire une thèse de sociologie sur le crédit ! C'est dire si la sociologie, la société, trouve son compte dans des univers qu'on ne croit que peuplé de chiffres.

La fac change : on commence en septembre et on finit mi-avril. Mais le rendu est pour début mai (si on veut passer la soutenance). Ça nous permet de chercher un stage pour la césure.

catsen

Avant le surendettement, on ne se rend pas compte qu'on ne peut pas tout avoir, tout prévoir

C'est facile il suffit juste de signer un bout de papier pour avoir rapidement, très rapidement, sans réfléchir, nous poser la question "en avons nous besoin et avons nous les moyens de payer s'il nous arrive un accident de la vie"

l'engrenage est rapide :

le frigo tombe en panne, c'est pas grave on va signer ce bout de papier, on paie sans problème
la machine à laver tombe en panne, c'est pas grave on resigne et on paie

et puis c'est enclenché

arrive un imprévu : chomage, maladie, enfant, séparation


et on ne fait plus face, la descente est rapide, très rapide

ça c'est le cas classique du surendettement

mais il y a le surendettement "compensatoire ou maladif" qui sert à oublier les malheurs, se donner une estime que l'on a pas eu, l'impression d'exister et celui là est à mon avis plus grave parce que la mise à jour du surendettement fait de nouveau perdre l'estime qu'on s'était fabriquée et endommage gravement l'image que l'on a de soi
Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée

bisane

@ Pasenavant... un peu excessifs, vos propos, même s'ils peuvent s'entendre !
La réinsertion de ceux qui sont passés par la case prison... passons !

Gaelle, je ne sais pas si on est "choqué" !
Mais vous donnez une précision importante, à savoir que vous êtes dans ch'nord !
Et sans doute que le paysage y est différent que dans d'autres régions !  Je répète mon regret d'absence de statistiques "précises"...

Citationles personnes à s'en sortir plus facilement sont celles dotées d'une éducation plus importante
D'un point de vue strictement matériel et immédiat, peut-être !
En profondeur... c'est loin d'être certain !
Parce que la marche à descendre est bien plus haute quand on a des bons revenus....

Deux exemples de par là-haut bien différents, bien contrastés, et dont les conséquences finales ne seront vraisemblablement pas du tout les mêmes, socialement parlant :
- 12 Février 2010 - la date ou tout changea
- rens sur surendettement et proprietaire
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

desespérée62

Bonjour
le mot "surendettement" fait peur, à nous d'abord les surendettés.
J'ai été un première fois surendettée : quand j'ai voulu divorcer d'un mari alcoolique, j'ai appris qu'il avait fait des crédits pour environ 30.000 € pour payer son alcool (eh oui :-\)

j'ai continué à travailler et élever mes trois enfants du mieux que j'ai pu, en payant les dettes.
Ma famille, mes enfants étaient au courant. Super facile, c'était pas ma faute.

Les problèmes d'argent sont devenus (bien qu'ils se réglaient au fur et à mesure) une obsession.
je tenais un cahier de compte au jour le jour.

Et me revoilà, des années plus tard, avec un nouveau dossier de surendettement. Pas de nouveau mari alcoolique, mais un chômage, un déménagement, un courtier peu scrupuleux.
Nous avions des problèmes, mais mon second mari ne voulait pas m'en parler, étant donné que j'avais une crise d'angoisse dès que l'on prononçait les mots "comptes bancaires" "crédit" etc...

SVP, ne mettez  pas les personnes surendettées dans des cases.

"les personnes à s'en sortir plus facilement sont celles dotées d'une éducation plus importante", je ne pense pas. J'ai un bac + 2, mon mari également.
il est sûr que nous savons peut être rédiger une lettre, faire des recherches sur internet, mais le mal est fait.
Heureusement qu'il existe des gens comme sur ce forum, qui lisent, conseillent et surtout ne jugent pas.

Bon courage pour vos recherches.

ombrelle69

#19
CitationJe suis en sociologie et malheureusement, nous devons partir avec des idées déjà claires histoire de ne pas tomber dans les clichés.
Je suis surprise par cette démarche.
Je ne pense pas que vous rencontrerez des "clichés" dans les témoignages du forum mais le fait de partir "avec des idées déjà claires" me surprend fortement et me semble très contradictoire.  :-\ Avoir des idées claires sur votre mission, votre but et vos objectifs, OUI, sur ce qu'est la réalité, NON... Ce n'est pas possible malgré quelques lectures.

Je ne pouvais pas ne pas réagir à cette phrase.

Mon petit témoignage de surendettée en compensation. Depuis des accidents de la vie à répétition (non, à ce point là, ce n'est pas la vie) j'ai bien vu que ma situation était très fragile et ne pourrait tenir. J'ai déposé un dossier de surendettement irrecevable pour "surendettement non manifeste", il y a deux ans. A présent cela va encore plus mal et je vais déposer un nouveau dossier de surendettement qui, je l'espère sera recevable. Pourquoi, quand les gens font cette démarche difficile, leur refuser la procédure parce qu'ils n'ont pas encore 40 crédits ni les huissiers chez eux ????

J'ai une formation de niveau I, je pense que je gagnais un salaire correct dans un emploi intellectuel, mais devant la situation de surendettement, je pense que je suis tout aussi démunie que quelqu'un avec un niveau de formation inférieur. Quelques avantages, l'écriture, l'expression orale (ça ne sert pas à grand chose), la capacité à rechercher de l'information (mais l'exploiter correctement en est une autre). Le surendettement est une enclave dans notre société qui ira croissante : tout est fait pour. La situation de surendetté demande des connaissances très spécifiques que la plupart d'entre nous n'ont pas, quel que soit leur niveau d'études... On progresse grâce au forum, aux animateurs, aux expériences des autres.
On progresse en compréhension de cette aventure, mais surtout, on progresse socialement et solidairement.

Bonne réussite dans vos études.

l'indien

CitationIl apparait que les profils de surendettés se transforment. On parle d'abord de dettes de charge

Faites une lecture assidue des fils de discussion, et vous comprendrez, combien ce que vous dites est faux.

bisane

Citation de: joel29 le 14 Février 2011 à 22:30:57
CitationIl apparait que les profils de surendettés se transforment. On parle d'abord de dettes de charge

Faites une lecture assidue des fils de discussion, et vous comprendrez, combien ce que vous dites est faux.
Pas forcément dans ch'nord et le contexte actuel, Joël !  ;)
Mais cela introduit un biais... ou alors il vous faut vous concentrer sur une étude du surendettement dans cette région !

C'est pour cela que je vous ai donné des exemples "de là haut" !
En choisissant 2 extrêmes.
Mais il y en a plein d'autres....  ;)
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

MARRAINE02

14/02/11

Bonsoir à TOUS,

Bonsoir GAELLEDAVID,

Malgré ce que plusieurs d entre nous vous disent vous venez sur le forum chercher des cas de surendettés qui rentrent dans vos cases ou vos affirmations
CELA N EST PAS UNE DEMARCHE DE RECHERCHE SUR LES SURENDETTES MAIS FAIRE DES MOTS FLECHES SOCIOLOGIQUES

J AI UNE FORMATION UNIVERSITAIRE ET PROFESSIONNELLE DE NIVEAU I
Je vous ai esquissé rapidement une forme de réflexion avec un plan pour vous permettre de traiter le sujet comme une vraie recherche

J ai des revenus qui devraient ma permettre de vivre correctement depuis que je suis en retraite et parce que pendant 10 ans  suite à un accident de la vie j ai eu peu de revenus ou des fiches de paie négatives et quand j ai de nouveau eu un salaire régulier à 62 ANS  SUITE 0 UNE FORMATION PROFESSIONNELLE REUSSIE les huissiers sont venus en trois semaines ce qui m a noyée pendant ILS NE SE SONT PAS MANIFESTES CAR ILS SAVAIENT QUE JE N AVAIS AUCUN MOYEN FINANCIER J ai survécu gràce à ma famille et des amis mais qu un jour j ai dû remboursé et comme un jour je n y arrivais plus et que ma banque jaune ne faisait de prêts à personne à l époque je me suis adressée aus organismes de crédit ce qui m a achevé aujourd hui étant en cumul emploi retraite je peux avoir un plan BDF où je peux rembourser mes dettes je me suis bagarrée avec la BDF pour qu elle mette mes dettes privées dans le plan

Dans mes études professionnelles ET MES FORMATIONS PERMANENTES J AI FAIT BEAUCOUP DE SOCIOLOGIE et lorsque vous dites que parce que vous faites une recherche sociologique  vous ne pouvez pas aborder le point de vue économique  mais seulement social vous faites une erreur

Mais vous avez le droit de faire cette erreur de point de vue c est votre recherche pas la notre dans la mesure où vous ne nous entendez pas

D AUTE PART DIRE QUE LES GENS QUI ONT DE L EDUCATION OU DE LA CULTURE s en sortent mieux que les autres je vais vous dire "COMBIEN DE FOIS J AI APPRECIE SUR LE FORUM LES REPONSES PRATIQUES ET DE BON SENS DE GENS SURENDETTES QUI SONT COMME VOUS DITES DE CULTURE OU DE CLASSES POPULAIRES CAR LEUR BON SENS NATUREL EST UN ATOUT

Il est complètement inexact que les personnes plus cultivées se sortent mieux du surendettement que les autes car il y a des paramètres financiers économiques psychologiques et personnels dans chaque situation de surendetté qui s entrecroisent et s influencent selon la situation et qui ont bien plus d impact sur la réussite pratique du plan que la culture

EX si je gagnais moins j aurais droit à une aide juridictionnelle et j aurais pu prendre un avocat

Je ne peux pas me le payer et heureusement que j ai eu le forum et mon employeur

J ai souvent observé que les sociologues ont leurs idées leurs cases et n en démordent pas

Je comprends que vouliez rentrer dans les cases de votre référent de thèse  pour avoir votre diplôme et vous vous y êtes prise tard pour venir sur le forum pour votre thèse

donc si c est par choix que vous abordez le surendettement que par le coté social votre thèse marche sur une jambe car le premier aspect es t d abord essentiellement économique et de ce fait devient ensuite social mais seulement après c est la 2ème jambe l écoomique et financier étant la première jambe

A vous de voir si vous voulez boitée

Ceci étant dit vous êtes libres de vos choix et je vous souhaite de réussir votre thèse et d en sortir plus ouverte sur le surendettement qu aujourd hui

BONNE NUIT

BON COURAGE

MARRAINE02



A BIENTOT

gaelledavid

@ Joel 59, je n'invente rien. Les associations (cresus, bartholome masurel, secours pop...) et les CCAS et assistantes sociales notent une montée de l'endettement sans même avoir énormément de crédit (voir aucun). J'ai vu des cas de PRP sans crédit, juste avec des retard de loyer, et même, comble du comble avec juste une facture d'électricité (une petite dame de 74 ans).
On arrive à des cas gravissimes, où c'est le surendettement, qui met en lumière les problèmes sociaux.

Je suis d'accord avec les deux témoignages portant sur le niveau d'études. Effectivement tout le monde est dans le même bateau face au surendettement, et c'est aussi pour cela que je suis assez peu favorable à la solution de "éduquer aux finances". Parce que ce qu'ont l'habitude de dire les boîtes de crédit, c'est "il faut éduquer les pauvres, il arrêteront de faire des crédits". Or, le souci encore une fois, c'est bien un manque d'argent au départ, ou une aspiration à consommer plus (comme le demandent les gouvernements-tout en disant que le crédit c'est mal mais en même temps c'est bien-mais mal-mais bien... enfin vous connaissez tous cette schizophrénie actuelle).

Je le reconnais, c'est un sujet difficile, qui renvoie finalement à une épreuve où souvent, on se retrouve totalement démuni.
L'argent est encore un sujet tabou, et dans mes entretiens, je ressens cette difficulté à parler de difficultés financières. Parce que souvent, savoir gérer un budget, comprendre les méandres des banques, sont renvoyés à des capacités d'adulte, et j'ai pu voir que les jex, souvent infantilisent les surendettés "vous avez  bien compris madame ?", "vous ne ferez plus la même erreur ?", "pourquoi vous faites ça, il ne faut pas".....

bisane

Vous confirmez ce que j'ai dit plus haut : en faisant votre étude dans ch'Nord, vous n'allez pas faire une thèse sur LE surendettement, mais sur lle surendettement dans le Nord....

Et vous introduisez un autre biais !
Citationet même, comble du comble avec juste une facture d'électricité (une petite dame de 74 ans).
Car cela ne devrait pas relever d'une procédure de surendettement, mais bien d'aides sociales !
Lesquelles n'ont plus les moyens de faire face, pour différentes raisons dont j'espère que vous les analyserez aussi !  ;)
Les quelles sont bien sûr en partie les conséquences de la crise, mais aussi de choix politiques assumés.
Cela dépasse largement la seule question du surendettement !
Et si la procédure est dévoyée de la sorte, il est à craindre en effet que les re-dépôts ne se multiplient !  :P
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

l'indien

CitationJoel 59, je n'invente rien

Je suis d'accord vous n'inventez rien, et c'est d'ailleurs une bonne chose que ces personnes bénéficient de la loi du surendettement pour effacer les dettes courantes. Le loyer étant un poste à part, avec l'APL ce n'est pas normal que l'on trouve des grosses dettes de loyer.

Parce que les gens que vous rencontrez, c'est la seule chose qui veulent voir, pour eux les autres surendettés n'existe pas.... dans le nord comme ailleurs. Regardez bien les fils de discussion vous allez trouver des AS des  Conseillère en gestion familiale qui sont surendettés, je ne les juge pas c'est comme les autres elles (ils) se sont trompés dans la gestion. Vous allez trouver toute les professions.

Le problème de fond est là, c'est dur de constater qu'avec bac + X on devient surendettés comme les autres, c'est tellement plus facile de se pencher avec condescendance sur les pauvres.

bisane

CitationLe loyer étant un poste à part, avec l'APL ce n'est pas normal que l'on trouve des grosses dettes de loyer.
... et le FSL....

Mais c'est toute l'hypocrisie du système !  >:(


Gaelle, c'est peut-être totalement irréaliste, mais on ne sait jamis !
Demandez à la BDF, qui doit normalement désormais publier des statistiques (on peut donc supposer qu'ils se sont organisés pour....) le profil socio-économique des dossiers déposés, par exemple en Décembre ou Janvier.
Au moins partirez-vous d'une réalité réelle....  ;)
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

luciole

Gaelle,

Je peux encore blablater sur la socio mais nous perdrions notre temps. Finalement, pour un mémoire, tant qu'on a son fil conducteur et son argumentation, ça marche et on en sort généralement avec une mention TB.

C'est juste que je trouve le sujet réducteur, et au final, vous aurez un mémoire qui ressemble aux reportages (cf la rubrique du forum sur le sujet) que certains journalistes veulent faire avaler au grand public ou un rapport BdF (avec en plus qqs exemples concrets de surendettés comme vous en avez cités plus haut) : le surendettement, c'est pour les pauvres et/ou les classes pops. Bien sûr, cette idée se défend et surtout elle rassure: tant qu'on est intelligent et pas pauvres, le surendettement ne nous concerne pas... Oui, c'est évident que je fais dans l'humour noir! Je ne pense pas un traître mot de ce que je viens d'écrire.

Mais au résultat, qu'aurez vous dans votre mémoire?

Les raisons du surendettement: une situation délicate dès le départ (divorce, maman se retrouvant seule avec ses enfants, revenu minimum et perte d'emploi, décès) . Voici les accidents de la vie que reconnait la banque de France (il en est d'autres, croyez moi, qui en sont mais que seul le JEX considère comme tel). Parce qu'entre nous, un divorce, est-ce un accident de la vie? je me pose la question. La crise n'a fait qu'accélérer des situations délicates dès le départ.

Rajoutons une petite sauce socio (je ne me moque pas, j'en ai fais...): ces pauvres gens n'ont pas de réseau social (orphelin, famille très pauvre, rupture familiale...etc), gagnent moins que le rmi, etc...

Le désendettement (enfin, sa conclusion)? ---) difficile sans réseau, sans diplôme et sans boulot... On peut même aller jusqu'à "je comprends les surendettés qui se suicident". Et avec la crise qui continue...

Bien entendu, ce n'est qu'un avis et les réponses que vous fournissez me donnent à penser que vous faites la part des choses avec l'humour.

ceci dit, la banque de France publie des études sociologiques sur les surendettés (normal, elle dispose de tout: nom, prénom, adresse, métier, nombre d'enfants, etc...
http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/bulletin/etu175_6.pdf  (tout est écrit dedans).

Je suis persuadée que vous pouvez demander les stats réactualisées pour votre mémoire ou obtenir le bulletin de février 2011!! Ensuite, y'a plus qu'à!  ;)


riqual1

Houlala une levée de boucliers que vos propos ont soulevé là gaelledavid.
N'y voyez, à mon sens, aucune agressivité, juste un réflexe d'auto-défense des sur-endettés que nous sommes.

Deux choses, et je pense que les réponses vous auront convaincue,

1) le sur-endettement ne touche pas que la couche des bas-revenus. J'en suis un exemple, ayant gagné ma vie plus que confortablement avec un salaire très au dessus de la moyenne, c'est peut être là que s'est situé le problème. Un bon salaire pousse aux dépenses jusqu'à acheter ou convoiter toujours plus et toujours plus cher, sauf que malheureusement rien n'est extensible. Ensuite ? On prend des habitudes, des mauvaises habitudes jusqu'à ce que le salaire ne suive plus, mais que les dépenses excessives restent. Psychologiquement, on a du mal à admettre de devoir se priver de quelque chose qu'on utilise depuis toujours ou presque. On ne parvient pas à se passer du superflu. Alors on se dit "Bah, ça ira mieux", mais ça va de pire en pire. Comme certains vous ont dit, effectivement les gens au bas salaire font plus attention, habitués qu'ils sont à se satisfaire du minimum, ce qui est par ailleurs injuste. Mais dans notre société de consommation actuelle où les organismes de crédit poussent à consommer du crédit, avec les facilités d'ouverture d'une réserve ("Non, ne vous inquiétez pas, vous ne payez que si vous ponctionnez de l'argent, c'est juste une réserve au cas où..." Nous, nous savons !! C'est un engrenage). Et il y a LA fracture familiale, l'accident qui vient encore aggraver la situation.

2) La deuxième chose est que vous devez prendre en compte notre situation psychologique lorsque nous devons admettre que nous sommes en situation de sur-endettement. Comprenez bien que c'est la honte qui nous étreint, et ce n'est certes pas un vain mot, c'est la pure vérité, la triste réalité. A tel point que nous avons tous une pudeur certaine à dévoiler ce pan peu glorieux. Un peu comme une personne qui est incapable de savoir gérer sa vie. Ne minimisez surtout pas cette donnée, car elle résume bien les raisons pour lesquelles nous sommes toujours réticents à nous exposer auprès des autres, je veux dire "ceux qui ne sont pas dans notre cas" (et grand bien leur fasse pour qu'ils s'en préservent), comme vous je l'espère. Il est si facile de critiquer, donc rien d'étonnant à ce que nous soyons très réticents.

Nous ne sommes pas des objets d'étude sociologique, mais bien des gens dans la détresse, victimes tout autant qu'acteurs de notre propre inconséquence. Et nous traînons ça comme un boulet. Il nous faut longtemps avant de surmonter cela. Alors ne prenez pas mal les réactions des uns et des autres d'entre nous, mais surtout abandonnez votre vision des cobayes de laboratoire sociologique que nous sommes pour une vision plus sociale de notre détresse.

Vous cherchez des témoins-acteurs ? Vous n'en trouverez pas si facilement. Notre thérapie ici est de parler de NOTRE problème avec des gens qui ont aussi le problème et nous parlons le même langage, nous vivons les mêmes galères, les mêmes angoisses et avons vécu les même peurs. Ici, pas de jugement, pas de bl'me, au contraire : compréhension et aide. Et ça, malgré tout le zèle ou le cœur que vous voudriez y mettre, vous ne pouvez le comprendre ou du moins l'appréhender dans toute sa hideuse vérité.

Comment vivons nous l'après sur-endettement ?
J'ai la chance, le bonheur, le plaisir comme certains autres ici d'être dans cette situation désormais, et si vous pensez que, à l'instar de certains drogués, fumeurs ou alcooliques, nous allons re-sombrer dans les mêmes travers des dépenses inconsidérées, je pense sincèrement que vous faites fausse route.
Le sur-endettement est une épreuve longue, difficile, humiliante, frustrante et on n'en sort pas intact, mais au moins elle vous donne une leçon et apprentissage sur le long, très long terme.
J'ignore si de mon côté je pourrais en parler. J'en ai parlé ici, j'en parle encore... mais ici, entre nous.  Cependant à "l'extérieur" je ne sais pas ou alors anonymement, totalement anonymement non pas pour faire le fanfaron, mais pour dire aux gens : "Faites attention, ne faites pas la même erreur que moi car vous n'en sortirez pas indemne".

Je voyais aussi parler de l'éducation "préventive".
Foutaise ! Tout le monde le sait ça n'arrive toujours qu'aux autres...

Nous aussi nous savions compter, enfin nous le croyions à une époque jusqu'au jour où votre banquier vous appelle un samedi matin pour vous annoncer qu'il bloque votre compte à découvert depuis trop longtemps, que votre carte bancaire est bloquée, tout comme votre chéquier, que vous ne pouvez pas payer votre caddy plein à la caisse alors que devant une queue de clients impatients, vous devez laisser votre charriot sous leur regard réprobateur et surtout, forts de leur jugement, et enfin que, de retour chez vous, les 3 ou 4 euros qui vous restent en monnaie ne viendront pas remplir le réfrigérateur vide que vous espériez remplir de retour des courses pour le weekend.

Témoigner ? Voilà qui est fait de mon coté, c'est évidemment du vécu, une expérience douloureuse gravée au fond de ma mémoire comme le jour le plus noir de toute ma vie.

Un témoignage vous dites ?
Maintenant que j'ai fini, peut être mais sous conditions et encore sans aucune certitude, car malheureusement, pour fort intéressante que puisse être votre thèse, où atterrira-t-elle ? Au fond d'une armoire oubliée de la fac, tout comme celle que j'ai faite en son temps, dont personne n'a jamais entendu parler bien évidemment. Ah ! Si seulement elle servait de base pour quelque chose de plus concret... Mais vous touchez là une corde très sensible, liée à notre intimité dans ce qu'elle a de plus difficile à dévoiler : notre culpabilité de n'avoir pas su compter et protéger notre famille.

Mais les causes du sur-endettement sont tellement nombreuses qu'en tirer des conclusions serait illusoire, alors en faire l'objet d'une étude...

Bon courage quand même et sauf à ce que vous soyez plus précise, alors peut être, selon les conditions, pourrai-je vous rendre témoignage, mais ce n'est pas acquis, loin de là.
Qu'une chose soit  difficile  doit nous être  une raison de plus pour l'entreprendre. (Rainer Maria Rilke)

Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre  ni de réussir pour persévérer. (Guillaume le Taciturne)

catsen

Citationle surendettement, c'est pour les pauvres et/ou les classes pops. Bien sûr, cette idée se défend et surtout elle rassure: tant qu'on est intelligent et pas pauvres, le surendettement ne nous concerne pas...

et le pire c'est que certains JEX se servent de ça pour déclarer irrecevable des dossiers >:(
Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée