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Licenciements au sein des sociétés de crédits

Démarré par zorah0412, 18 Janvier 2012 à 13:39:45

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Astian

#30
Il faut savoir raison garder .....


Première chose, rappelons  nous que le Figaro a une nette tendance à être un journal marqué à droite chantre de la droite libérale et donc garant d'une certaine idée du capitalisme.

Secundo : sauf erreur de ma part depuis la loi Neiertz qui a institué les balbutiements de la politique sur le surendettement, les choses se sont plutôt arrangées : création de la liquidation judiciaire personnelle, Loi Borloo ramenant le plan de surendettement à 120 mois puis Loi Lagarde. A toute fin utile, Mme Lagarde n'est pas une apôtre du socialisme....

Tertio : nous sommes dans un contexte de mondialisation de l'économie, ce qui veut dire pour reprendre une image empruntée à la théorie du chaos qu'un simple battement d'aile de papillon est capable de provoquer une tornade ailleurs. La crise financière initiée depuis 2008 démontre la fragilité d'un système qui est désormais fondé non pas sur la production d'une richesse et la plus-value dégagée par la vente du produit fini mais sur la simple éclosion d'une bulle financière.  On produit de l'argent à partir de valeur papier - les actions - qui viennent se placer au gré du vent non pas sur la valeur intrinsèque d'une entreprise mais sur la simple possibilité du gain que l'on peut tirer rapidement en spéculant sur la valeur de l'action.  Un simple analyste financier du Bengladesh est ainsi capable de torpiller une entreprise en France au simple motif que son analyse de la situation économique de la boîte ne permet pas d'envisager des gains à court terme.

Cependant cette bulle spéculative à une limite : l'économie réelle.  Si je prends l'exemple d'une entreprise de maçonnerie la valeur de cette dernière est fonction d'une part de ses actifs immobilisés - les engins avec lesquels elle travaille, les entrepôts - des biens qu'elle produit, des achats qui permettent de produire les biens, de la force de travail de l'exploitant et des salariés tout cet ensemble qui détermine le résultat d'exploitation.  Si l'entreprise fait le choix d'augmenter son résultat en diminuant la qualité des matériaux entrant dans le processus de production, elle sera gagnante à cours terme mais perdante à moyen et long terme. Les clients mécontents vont se tourner vers une autre entreprise, les fournisseurs seront également impactés par le désamour de la clientèle.  Il faut donc un juste équilibre entre processus de production et la recherche du bénéfice qui garantisse la viabilité d'une entreprise.

Les banques et les établissements de crédits produisent ... du vent et l'on pourrait installer une ferme éolienne avec le miroir aux alouettes que nous vendent ces créateurs de misère. Quel processus productif est induit par ces établissements ? Aucun. Ils produisent de l'argent, des intérêts à partir de rien. Racheter de la dette des Etats ne détermine pas un processus productif. Il a pour vocation de créer de l'argent en spéculant sur la capacité des Etats à rembourser et honorer leurs dettes.

Poussons le raisonnement plus loin : un analyste financier qui prête de l'argent à une entreprise procède - théoriquement - à une analyse qui va lui permettre de dégager un ratio de solvabilité. Il va ainsi déterminer, en fonction de l'activité de l'entreprise - si cette dernière fonctionne conformément à sa destination. Rotation des stocks, rentabilité du personnel, capacité d'autofinancement, intégration de l'entreprise dans la marché concurrentiel, relation avec les tiers etc... Qu'en est-il des prêts au particulier. Où est l'analyse financière lorsque celle-ci se limite à demander la copie des cartes d'identité, les 3 derniers bulletins de salaires et la copie de l'avis d'imposition.  Inscrire en lettre d'or que tout crédit doit être remboursé et que le débiteur doit s'assurer de sa capacité de remboursement ne suffit pas ; où est le travail de l'établissement de crédit dans cette chaîne ?

Ce à quoi se refusent les établissements de crédit, c'est justement une analyse financière objective. Celles-ci les conduiraient à refuser certains prêts sachant que leurs clients ne sont pas solvables. Alors pourquoi dans ce cas faire ce choix d'un accord sans analyse préalable ?

Le risque est infinitésimale au regard du gain attendu. Dans l'un ou l'autre des cas, que le prêt aille ou non  à son terme, l'établissement financier est gagnant. S'il recouvre sa créance dans les conditions normale, les intérêts sont dans sa poche. Si le recouvrement se fait pas le biais d'un plan amiable, les intérêts courus jusqu'à  la date de conclusion du plan sont encore pour lui et même s'il y a effacement de la dette au bout du plan. Le surendettement des débiteurs n'est qu'une simple variable d'ajustement économique.

Le revolving est sans doute à ce titre la plus belle escroquerie financière du monde à laquelle plus d'un d'entre nous s'est laissé prendre. Souvenez vous « La carte « Ducon » vous permet ainsi de débloquer une somme quand vous le souhaitez. Vous remboursez une petite mensualité et... » Et paf vous venez de tomber dans le piège.  En effet voici ce qui vous attend : ce bel écran qui vous plait vous l'acheter en débloquant une somme de 1.000 € vous en profitez pour acheter l'écran et un pc pour le petit dernier. Remboursement 30€ /mois, soft pour le budget , TEG 19,15 %  et votre réserve est reconstituée au bout de 61 mois la dernière mensualité 19,15 € le nirvana.

Oui sauf que votre achat de 1.000 € vous coûte in fine  849 € d'intérêt soit 85% de la somme empruntée.  Les cartes des Hypers jouent en permanence ce scénario : vous faites vos courses à crédit, prélevez sur une ressource qui se reconstitue mais si le commun des mortels connaissait ce mécanisme et le coût réel de son panier, ce système volerait en éclat.

Tout çà pour dire qu'être surendetté c'est à mon sens deux choses :

-   Une prise de conscience douloureuse d'un aveuglement parfois coupable ;
-   Devenir militant et lutter contre cette forme d'esclavage financier

Alors luttons.  La loi Lagarde est venue ajouter un garde fou supplémentaire en obligeant les établissements de crédit à dévoiler, une partie de l'arrière cuisine et à protéger un peu plus le consommateur de ces hyènes.  Les établissements de crédit à l'instar des autres entreprises subissent les affres de la mondialisation de l'économie : les salariés deviennent une variable d'ajustement dans l'objectif final des dirigeants et actionnaires : faire du profit. C'est sans doute triste en soi. Cependant ma tristesse est très largement nuancée par les propos d'un des salariés de Cofino, représentant syndical CGT de surcroit et qui dit ceci :

" C'est compliqué vis à vis des clients. Vous savez, quand on débauche le soir on n'est pas spécialement heureux d'avoir surendetté des gens,  mais c'est notre métier"


Comme quoi être une variable d'ajustement se conjugue à tous les temps de la crise économique  ;)


"Fais preuve de gentillesse envers tous ceux que tu rencontres, leur combat est peut-être plus dur que le tien."

Platon et Zorah par délégation...

catsen

j'aimerai bien savoir combien sont payés ces gens qui "choisissent" de travailler pour ce organisme

mettant leur fierté sous le mouchoir......

je ne m'inquiète pas pour les organismes de crédit, il me semble qu'il y a eu une année où on pouvait déduire des impôts les intérêts des prêts à la consommation

une nouvelle aide comme ça fera repartir le crédit :o :o :o

le surendettement c'est aussi se rendre compte qu'une grande partie de la population n'a pas assez de salaire pour vivre correctement
Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée

sega78

d'ici quelques mois nous verrons arrivés ici des employés de ces sociétés qui se retrouverons dans notre cour des endettés ce n'est pas souhaitable c''est juste évident puis c'est la crise pour nous tous qui vivons dans un pays européen la crise avec un grand C
c'est pas aux singes qu'on apprend à grimper aux arbres

bisane

Beau pavé dans la mare, Astian !  bbbo bbbo bbbo
Sauf que c'est toute l'économie qui fonctionne ainsi...
Et que nous l'acceptons, d'une certaine manière, tous.
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

bisane

J'ai pris le temps de lire le lien mis par Sanddm à propos de cette histoire... les oreilles m'en tombent !

Et pourquoi donc ?  :o :o :o ??? ??? ???
Je cite :
De plus, la mise en œuvre progressive de la réforme du taux de l'usure prévue par la loi Lagarde portant la réforme du crédit à la consommation a des conséquences financières lourdes. Ces dernières peuvent se chiffrer à plusieurs centaines de millions d'euros pour les établissements de crédit qui ont vendu cher des crédits renouvelables supérieurs à 6 000€ (cas de Mediatis ex filiale de Cofinoga spécialisée dans le crédit aux populations à faible revenu).
Ben oui, ils se sont des choux gras sur la misère !  grrr grrr grrr
Faut-il regretter que ce soit désormais moins facile ?  ??? ??? ???

Dictée par la volonté de mettre de la "viscosité" dans l'octroi des crédits par souci de responsabilisation, elle a été pensée par Bercy sur un mode technocratique et anti-industriel.
Que vient faire l'industrie là-dedans ????????????????????

La crise provoque une baisse de la demande du crédit à la consommation avec un taux d'endettement des Français au plus bas depuis 15 ans. Cette diminution, amplifiée par une diabolisation de cette activité, déstabilise le business model des sociétés de crédits.
Et il faudrait s'en plaindre ? Mais c'est tant mieux, nom de Zeus !!!!

Crédit: Cofinoga se décrédite de 483 emplois
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

catsen

CitationLa crise provoque une baisse de la demande du crédit à la consommation avec un taux d'endettement des Français au plus bas depuis 15 ans. Cette diminution, amplifiée par une diabolisation de cette activité, déstabilise le business model des sociétés de crédits.


et aussi par l'accroissement du nombre de gens qui n'ont même plus la possibilité d'avoir un taux d'endettement, conséquence des charges  qui augmentent sans arrêt (je comprends dans les charges tout ce qui est obligatoire compris nourriture)

avec deux smic et 2 enfants ce n'est plus possible d'emprunter

en calculant la capacité de remboursement calculée par la bdf et en ajoutant le loyer et autres charges complémentaires on devrait arriver à trouver à partir de quel salaire il est possible de dégager de la capacité d'emprunt

et là les 33% n'ont plus de valeur
Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée

BRUYERE

La loi Lagarde a provoqué une forte baisse de productivité dans la mise en place des crédits et du transfert d'une partie des demandes vers le crédit classique moins rentable. Cette loi est très intrusive dans la relation au client.
Bon, c'est  juste hallucinant : on les empêche de mener à bien leur"business model"... Tout juste s'il ne faudrait pas les plaindre !!
Je m'empresse de rire de tout de peur un jour d'être obligée d'en pleurer

catsen

Je vous envoie un sourire pour faire vivre votre journée

bisane

Citation de: BRUYERE le 23 Janvier 2012 à 16:03:34Tout juste s'il ne faudrait pas les plaindre !!
Ben oui !
Vous ne les plaignez pas, vous ?  >:D
il n'y a que les combats que l'on ne livre pas que l'on est sûr de perdre...

sanddm

Je me rappelle d'une ancienne conseillère à la ba*****e p*******e, qui nous avez raconté avoir travaillé pour une de ces sociétés de crédits et qui avait démissionné après avoir "vendu" un crédit renouvelable par démarchage téléphonique à une dame, qui lui expliqué qu'elle n'était pas intéressés car elle venait de perdre son fils. Et là ma conseillère me dit qu'elle lui a répondu que cela pourrait lui servir à payer les obsèques......Et elle a "vendu" son crédit.
Résultat elle a démissionné ne supportant pas d'avoir été si loin.

domdom

Bonsoir, c'est pour sa que l'ont vois des gens qui ouvre un compte au Luxembourg ou Espagne pour faire des prêts qu'il ne peuvent plus faire en France.  Bonne soirée.   


victoire

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.<br />Sénèque

toine 31


zorah0412

mieux vaut être optimiste et se tromper que pessimiste et d'avoir raison!