Et la terre s'ouvrit sous mes pieds ....

[Astian]

Plus de courriers des créanciers, plus de coups de téléphone quel pied les aminches 

Moins drôle par contre : je suis fonctionnaire d'une administration régalienne. Ce matin coup de bigo de la Dir div du perso Madame E... qui veut me parler personnellement.

Extrait du dialogue :

" M. Astian ? "

" Oui Madame E, vous souhaitez me parler ? "

" Est ce que l'on pourrait se voir un moment... Je ne suis pas libre bla bla bla mais mercredi matin 9h est ce que ce serait possible ? "

Moi : " J'y serai "

Madame E " Vous avez une idée du motif de notre entretien ? "

Moi ( direct live from Mars ) " Euhhh... non "

Madame E : " Votre situation financière... "

Blanc au téléphone bien entendu, je prends une rafale de 12/7 en pleine tronche, suivi de quelques SCUDS

Moi " Qui vous a mis au courant de ma situation ? "

Madame E : " Ne vous inquiétez pas il s'agit de vous aider.. "

Je réitère ma question avec une voix un peu plus blanche que d'habitude et comme elle tergiverse, je raccroche en disant que l'on se verrait le mercredi. Il se trouve que notre administration participe au Commission. A titre perso j'ai eu à instruire dans les années 90 des dossiers de surendettement sous l'empire de la loi Neiertz de 88. Comme DRH qu'elle s'intéresse à moi dans le cadre de ses fonctions ne me choque pas. Mais au cas d'espèce il s'agit de ma vie privée et celle-ci n'a pas de retentissement sur mon travail. Nous avons toujours réussi, malgré les assauts des créanciers à faire la part des choses en la sphère privée et professionnelle.

Je ne vais pas dire que je m'y attendais mais le risque potentiel était là. Je voudrais votre avis, voir l'argumentaire juridique à déployer si nécessaire. J'avoue que je me suis fait sécher sur ce coup là. Merci de vos réponses.

[alcyone]

J'en reste pantoise 
Bon en même, elle est peut-être sincère et c'est vraiment pour vous aider 

[bisane]

Je ne vois pas très bien en quoi elle pourrait vous aider....

Nous avons toujours réussi, malgré les assauts des créanciers à faire la part des choses en la sphère privée et professionnelle.

Vous avez à souligner ça !

Par ailleurs, il me semble qu'il y a un mélange des genres, et violation du secret professionnel.
Elle ne se serait pas permis de téléphoner au contribuable lambda pour ce motif.
Elle n'avait pas à le faire vis à vis d'un membre de son personnel, sauf si ce dernier s'en était ouvert lui-même.

Ceci dit, et en effet, il ne faut pas forcément le jouer parano ! Elle est peut-être bienveillante.
Mais quand-même... 

Et ce serait bien que vous sachiez qui a fuité, et qu'elle lui recommande le silence.

[Astian]

Merci pour vos réponses :

- j'ai deux hypothèses de fuite :

1 - Le ou la représentante de l'administration fiscale au sein de la commission et je saurai vite fait bien fait qui est cette personne ;

2 - Une ou un collègue représentant du syndicat auquel j'appartiens et qui aurait très largement outrepassé son mandat.

Voici l'argumentaire que je compte tenir demain en fonction de la manière dont les choses vont se présenter :


Vous êtes sans doute dans votre rôle en tant que Directrice de la RH, mais sachez que pour moi il s'agit d'une affaire privée. Le fait que des membres de l'administration fiscale participent à la commission n'a pas à retentir dans ma vie professionnelle dans le cadre de cet entretien d'aujourd'hui. Je n'ai saisi aucun instance paritaire, ou directionnelle pour la simple et bonne raison que j'ai trouvé en amont toute l'aide, la compétence, le réconfort et le soutien nécessaire. En outre,  les délibérations de la commission de surendettement sont soumises au secret professionnel en application de l'article 226-13 du Code Pénal. Comment se fait-il qu'une information soumise au secret se retrouve entre les mains du Dir. div du perso ?

Jusqu'à présente ma situation personnelle n'a aucun retentissement dans mon activité professionnelle et j'entends bien que ceci continue comme par le passé.  Je suis mensualisé à jour dans le paiement de mes impôts, en règle avec mon dossier fiscal. Le fait que je protège mes intérêts et ma famille reste du domaine de ma vie privée et avec tout le respect du au grade et à la fonction, vous n'y avez pas votre place.

Je suis déjà passé par suffisamment de soucis, de craintes, de peurs et d'humiliations pour ne pas subir celle supplémentaire de me retrouver ici à vous racontez ma vie et  vous entendre dire que vous pouvez m'aider. Tout ce qui devait être fait l'a été en amont, quel aide sauriez-vous m'apporter aujourd'hui en dehors de me laisser exercer mes talents dans les services auxquels j'apporte mon soutien ? Etes-vous en mesure de doubler mon salaire pour faire face à mes obligations ?

Je tiens à garder vis-à-vis de la direction qui m'emploie ma liberté d'action et de paroles et vous ne pouvez donc me contraindre d'une part à vous écoutez d'autre part à accepter une aide ou des recours dont je n'ai nul besoin.

J'entends, en outre que cette conversation reste en vous et moi : personne n'a à être tenu au courant de ma situation : je réitère celle-ci est du domaine de ma vie privée. Si fuite il y a, j'en connaitrais l'origine et je viendrais vous demander des comptes. (recours contre excès de pouvoir et violation du secret professionnel)

Je suis dans une rage 

[ombrelle69]

Bonjour,
Ben, ça se sent bien la 
Bonne argumentation cependant ; c'est net et précis.
Pour le dernier paragraphe, je serais plus réservée, car il est assez violent... Il faudrait que vous preniez la température de cet entretien, que vous sentiez dans quel sens elle l'aborde et quels sont ses objectifs réels 

[bisane]

Astian, on peut comprendre votre rage, mais tentez de la contenir ! 

Etes-vous en mesure de doubler mon salaire pour faire face à mes obligations ?

Vous pouvez le tenter ! 

On est avec vous ! 

[Morphéus]

astian... YES!!!

[Astian]

Bon alors, la fuite venait du représentant de l'administration fiscale, vice président de la commission.

J'ai rappelé à ma chère directrice l'obligation de secret professionnel prévu par le code pénal. A priori d'après elle s'agissant d'une transmission hiérachique et qu'à priori celle-ci n'y serait pas soumise.

J'ai tenté le doublement du salaire : elle m'a répondu avec un sourire contraint que ce n'était pas dans ses prérogatives 

En tout état de cause je lui ai expliqué ma manière de voir les choses sur le modèle que j'ai mis en ligne et j'ai fini en lui précisant que si fuite il y avait, je connaissais la responsable et que je viendrai lui demander des comptes.

Je me suis demandé un moment si je n'allais pas contacter ma gestionnaire BDF et puis finalement j'ai décidé de laisser choir et de conserver mon énergie pour la suite de la procédure.

Pour le reste, plus aucun courrier, ni coup de téléphone des Hyènes, pas de nouvelle non plus d'une contestation créancier. Ca sent la délivrance...

[celtic]

astian

Elle vous a proposé quoi comme aide !

[bisane]

J'espère qu'elle aura au moins compris qu'elle n'a pas intérêt, non plus que le "représentant de l'administration fiscale", à divulguer cette information !

[Astian]

A l'aide qu'elle m'a proposée mes amis à mourir de rire : de rencontrer un travailleur social.

Je lui ai dit que j'avais tout le soutien nécessaire, moral, technique, juridique de gens compétents et impliqués ; que toutes les sécurités juridiques et techniques avaient été soigneusement étudiées, et que rencontrer un travailleur social ne servait plus à rien, qu'elle arrivait un peu comme la cavalerie, en retard...

Très franchement finalement, je ne regrette pas d'y être allé. Je me suis payé une 1/2 heure de défoulement grandiose et gratuite 

[bisane]

Qu'est-ce que vous avez contre la cavalerie ? 

[Astian]

J'ai pourtant pas dit d'âneries 

[cath]

et ca fait du bien de se défouler

[alcyone]

Bah finalement ça a servi à vous défouler donc c'était positif 
Enfin je pense que votre message a bien dû remonter à qui de droit tout du moins je l'espère.